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08 / 11 / 2024 | 10 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Regard des Français sur la lutte contre la désinformation

Dans un contexte où, avec les évolutions des moyens   de communication, les fake-news et les théories les plus farfelues (voire complotistes) se multiplient, la question de savoir comment lutter contre cette désinformation qui peut s'avérer dangereuse à plus d'un titre  pour nos démocraties.

 

La désinformation en ligne est devenue un enjeu majeur de nos sociétés 

 

À partir d' une nouvelle étude réalisée par  Verian (ex-Kantar Public), Guillaume Caline, directeur Enjeux publics et opinion chez Verian, et Laurence Vardaxoglou, doctorant à l’Université Paris 1 et l’École d’économie de Paris et directeur d’études chez Verian, montrent que – loin de faire l’unanimité – la lutte contre la désinformation qui s'est organisée au fil des mois  interroge les Français et pourrait s’avérer contre-productive.

 

Ils livrent leurs réflexions dans la note de la Fondation Jean Jaurès cette semaine...

 

Une  nouvelle industrie composée d’entreprises, de chercheurs et d’experts s’est constituée pour mieux comprendre les mécanismes de la désinformation et chercher, in fine, à lutter contre son influence sur les opinions et comportements individuels.

 

À cet égard, la France possède l’une des industries de la lutte contre la désinformation les plus développées, avec des services de vérification des faits reconnus (notamment au sein de l’Agence France Presse avec AFP Factuel, du journal Le Monde avec « Les Décodeurs », de Libération avec « Checknews », etc.), des chercheurs de renom (travaillant notamment au sein de Sciences Po, de la Sorbonne ou de l’École d’économie de Paris) et la seule agence gouvernementale en Europe dédiée à traquer les ingérences étrangères, Viginum.

 

Les auteurs considèrent que le développement des moyens mis en oeuvre  ne va pas sans interrogation sur leur  rôle et certaines de ces pratiques ont récemment fait l’objet de critiques.

 

Elles  sont essentiellement de trois ordres :
 

  • d’abord, le fait de qualifier dans le débat public un fait ou une information comme de la « désinformation » relèverait d’une censure à motivation politique (et donc subjective) restreignant la liberté d’expression ;
  • ensuite, effectuer un fact check reviendrait en fait à se positionner en arbitre de ce qui constitue la réalité ou non, et risque ainsi d’accélérer la polarisation du débat public ;
  • dernière famille de critique : le fait même d’utiliser le terme technique de « désinformation » dans le débat public conduirait à en exclure certains citoyens et confisquerait donc la discussion démocratique
     

Qualifier une déclaration ou un fait de désinformation est-il perçu comme une restriction de la liberté d’expression ?

Comment les citoyens réagissent-ils quand ils entendent le personnel politique parler de désinformation ?

Les cellules de vérification des faits (fact-checking) sont-elles perçues comme apportant une réelle plus-value au début public ?

 

Au-delà de la lutte contre la désinformation, ces questions renvoient à des problèmes sociétaux plus larges, notamment le manque de confiance dans les médias et les institutions, la polarisation du débat public et le désenchantement envers la politique.

 

Les résultats de l'enquête de Vérian (*) apportent un éclairage particulièrement intéressant qui ne manquera pas de nourrir nos réflexions sur ce sujet d'importance et la manière de conduire efficacement  cette lutte contre la désinformation ....

 

(*) https://www.jean-jaures.org/publication/regard-des-francais-sur-la-lutte-contre-la-desinformation/

 

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