Organisations
Protection sanitaire : la Macif face aux juges
Depuis le début de la pandémie, les élus CGT alertent la direction concernant des manquements sanitaires constatés dans les agences et, plus généralement, dans tous les services.
En effet, l’organisation mise en place par la direction ne permet pas aux salariés de respecter les règles sanitaires édictées par le gouvernement et la branche de la banque et de l'assurance : distanciation et respect des jauges impossibles à appliquer dans de nombreuses agences, aération parfois impossible, maintien des campagnes de rendez-vous physiques en agences, manque de temps pour procéder au nettoyage entre les réceptions etc.
Comme c'est le cas chez la plupart des sociétés d'assurances conformément aux directives des autorités, les élus CGT demandent à ce que les réceptions en agence ne se fassent que sur rendez-vous, à l’initiative du sociétaire, lorsque sa demande ne peut pas être traitée à distance. Ils demandent également l’arrêt des aides inter-sites et la mise en place du télétravail lorsque les conseillers ont des missions de télé-agent et sur la base du volontariat.
Les inspections du travail ont réalisé de nombreuses visites aux sites dans la France entière, aboutissant à l’envoi de mises en demeure à la direction, restées sans effet. Nous rappelons que, sur les 34 mises en demeure des inspections du travail sur l’ensemble des entreprises dans la France entière, 6 concernent la Macif.
Dans ce climat et après deux passages à l'agence Macif locale et une mise en demeure portant sur des préconisations que la direction a refusé de suivre, l'Inspection du travail de Chalon-sur-Saône a assigné la Macif en référé pour une audience fixée le mardi 30 mars afin d’obtenir sa condamnation à instaurer les mesures de protection sous astreinte.
Dès connaissance de cette procédure, la CGT a soumis une motion au vote du CSE afin qu'il intervienne volontairement dans la procédure, estimant avoir intérêt à être partie dans ce procès dans l’intérêt des salariés et en soutien des demandes de l'Inspection du travail.
- Contre toute attente, seule FO a suivi le vote de la CGT, les autres organisations syndicales se montrant plus soucieuses de protéger l’employeur que de protéger la santé des salariés. Cette motion a donc été rejetée et seule la CGT est finalement intervenue dans la procédure.
La première ligne de défense de la direction au procès a été d'attaquer la CGT et les inspections du travail.
La décision a été rendue le 13 avril dernier. Le juge a considéré que l’Inspection du travail n’a pas apporté les preuves suffisantes, démontrant que, à l’agence de Chalon-sur-Saône, les mesures mises en place par la Macif constituaient un risque sérieux d’atteinte à l’intégrité physique des salariés, sans pour autant dire que la Macif était exemplaire.
Les salariés le savent bien, la réalité n’est pas celle décrite par l’employeur ; pour preuve les clusters en point d’accueil, dans la cellule sortante de Compiègne etc. La Macif met bien ses salariés en difficulté et les expose.
- Combien de sociétaires viennent sans stylo ?
- Combien pianotent sur les tablettes ?
- Combien de masques tombent sous le nez ?
- Combien d’imprimantes et de chaises en tissu non nettoyables ?
Même si la décision n’est pas à la hauteur de ce que les salariés vivent, la multiplication des courriers de rappel des inspections du travail et des mises en demeure démontre qu’il y a bien une inquiétude sur les dispositifs organisés par la direction et a quand même permis d’obtenir des avancées significatives (à titre d’exemple le port du masque obligatoire pour les sociétaires dès le premier déconfinement).
La mise en place d’une telle procédure par l’Inspection du travail est extrêmement rare ; c'est une avancée considérable pour les salariés dans la protection de leur santé face à la pandémie.
La CGT continuera d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour que la direction réponde enfin à son obligation légale de protection de la santé des salariés.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia