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18 / 04 / 2023 | 61 vues
Michel Berry / Abonné
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L’économie circulaire, un modèle véritablement soutenable ?

Le récit utopique de l’économie circulaire, présentée comme un modèle économiquement et écologiquement soutenable, alternatif à celui de l’économie linéaire, connaît un fort engouement auprès de publics variés.

 

L'article de  Franck Aggeri, professeur de management, Mines Paris – PSL, CGS-i3, UMR CNRS 92-- publié dans le dernier numéro de  " La Gazette de la société et des Techniques" ( de Publication des Annales des Mines avec le concours du Conseil général de l’Économie et de l’École de Paris du management) met en évidence les limites de la circularité faible, visant une adaptation à la marge du système économique dominant, à laquelle il oppose la circularité forte, fondée sur des principes de sobriété et d’allongement de la durée de vie des produits. (*)

 

Comme l’attestent différentes études, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir faire réparer ou à réparer eux-mêmes leurs produits, à acheter des produits de seconde main ou des produits reconditionnés, à louer ou à partager leurs équipements plutôt que d’acheter des produits neufs.

 

Ces évolutions sociétales doivent être encouragées par des politiques publiques volontaristes, aussi bien par l’éducation, pour inciter à la modération et éviter que les économies réalisées ne se reportent sur l’achat d’autres produits neufs (effets rebond), que par la mise en œuvre de dispositifs d’incitation, à l’instar des indices de réparabilité et de durabilité.

 

À cet égard, l’action publique est aujourd’hui au milieu du gué.

 

À côté de pratiques compatibles avec une circularité forte, est poursuivie la stratégie d’une croissance “verte”, fondée sur une course à l’innovation technologique (véhicules électriques, éoliennes en mer, mini centrales nucléaires, électrolyseurs géants…) pour répondre à des besoins supposés croissants.

 

Or, entre une croissance sobre en ressources et une croissance “verte” intensive en ressources, il n’y a pas de compromis possible mais un choix politique à opérer.

 

De celui-ci dépendra le sort de l’économie circulaire : une belle utopie à ranger au rayon des illusions perdues ou la métamorphose d’un système économique à bout de souffle.

 

(*) lire l'intégralité de l'article sur: Gazette_121_03_23.pdf (annales.org)

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