La sécurité de l'emploi n'est pas négociable dans les industries électrique et gazière
L’accord « relatif à la sécurisation des parcours professionnels et à la mobilité dans la branche des industries électriques et gazières (IEG) » a été proposé à la signature des fédérations syndicales représentatives.
Après une négociation, lors de laquelle les représentants des employeurs sont restés inflexibles sur quasiment la totalité de leurs propositions, notre organisation syndicale a constaté que ce projet d’accord est purement et simplement une remise en cause des textes règlementaires existants notamment ceux concernant le classement, l'avancement et les mouvements de personnel. Loin d’être anodines, ces dispositions sont la garantie que notre « contrat de travail » soit de branche.
Depuis 1946, c’est elle qui nous permet de postuler d’une entreprise à une autre au sein de la branche. En clair, dans un contexte où la dérégulation du secteur de l’énergie n’est toujours pas remise en cause, la sécurité de l’emploi n’existera plus au sein des industries électrique et gazière si ce projet d’accord voit le jour.
Le point sur la possibilité pour les entreprises, par le biais d’expérimentations (possible à la suite d’un autre accord portant sur le dialogue social de branche que notre fédération n’a pas non plus signé…), de remettre les processus de gestion des mobilités internes en cause nous paraît fortement dangereux pour le personnel. Cela se traduirait entre autres, par la disparition des modèles 6, des notions d’aptitude et des suivis des différents mouvements. Depuis des années, certains rêvent de « simplifier » le fonctionnement de la filière commission supérieure du personnel (CSP) ; avec cet accord, la branche le leur permettra… Pour nous, c’est la porte ouverte à la disparition de la transparence, de l’égalité de droit et du contrôle social par la filière CSP.
Une autre disposition mortifère en termes de protections collectives du personnel des IEG est permise avec cet accord. En effet, ce projet d’accord indique clairement : « Les termes « dispositif collectif de reclassement et d’accompagnement des mobilités » désignent les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et les ruptures conventionnelles collectives (RCC), ainsi que les plans de départ volontaire (PDV) dans le présent accord. En dehors de ces trois dispositifs, les entreprises sont invitées à prendre l’accompagnement des projets de mobilité externe en compte, par des mesures appropriées ».
S’il voit le jour, cet accord officialisera le licenciement dans la branche des IEG. La justification des employeurs sur l’intégration de ces « sécurisations » en mettant en avant le contexte lié aux évolutions du monde de l’énergie dues aux conséquences de la dérèglementation du marché de l’énergie et aux orientations en termes de transition énergétique du pays met en tension les entreprises de la branche ne nous convainc pas. Nous acceptons la négociation de branche qui modernise le statut mais refusons la négociation qui fait disparaitre les garanties collectives.
NB : Seules la CFE-CGC et la CFDT sont prêtes à signer cet accord.
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FO FAIT VALOIR SON DROIT D’OPPOSITION
Ensuite, notre opposition porte sur le fait que par cet accord, les entreprises de la Branche des IEG pourront mettre en œuvre des mesures spécifiques d’accompagnement des salariés tels des plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et des ruptures conventionnelles collectives (RCC), ainsi que les plans de départ volontaire (PDV). Il s’agit là d’une rupture profonde de l’histoire sociale de nos industries qui remet en cause, en ce 75e anniversaire de notre Statut, un des fondements du Statut national du personnel, ainsi que de la Pers. 212.
Nous avions déjà en 2012 refusé de signer un projet d’accord sur la mobilité parce qu’il mettait en cause des dispositions statutaires et notre histoire sociale. *
À l’époque, toutes les organisations syndicales étaient unanimes pour rejeter ce projet d’accord. Les temps changent apparemment… Mais près de 10 ans plus tard, FO Énergie et Mines est toujours autant décidée à défendre notre Statut.
*relevé de positions CPB du 20 septembre 2012 : https://sgeieg.fr/wp-content/uploads/2020/12/sgeieg-releve-de-positions-relatif-a-la-negociation-de-la-mobilite-version-definitive-cpb-du-20-09.pd