Höpitaux : La saignée continue et s’accentue !...La situation devient de plus en plus préoccupante sur de nombreux sites
Hier, l’Assemblée nationale, dans un vote « historique » a acté le budget 2026 de la Sécurité sociale. À 80 ans, notre belle Sécu est placée sous un régime drastique, un régime mortifère pour l’hôpital public. En effet, après avoir été plongé dans un déficit de plus de 3,5 milliards d’euros en 2024, certainement un peu plus fin 2025 (les chiffres définitifs n’étant pas encore connu), le budget 2026 amputera de plus de 4 milliards les moyens réellement disponibles pour nos structures.
Au-delà des chiffres, devenus incompréhensibles pour nombre de nos concitoyens, les conséquences de ces choix budgétaires vont rapidement se faire sentir pour les agents hospitaliers et pour les usagers de l’hôpital. Des choix inéluctables s’annoncent : sacrifier la pérennité de certaines structures, et poursuivre la fermeture de lits, foulant aux pieds la règle des 30 minutes de délais pour accéder à un hôpital !
Cette politique et ce budget, que certains qualifient de « moins pire », continueront à fermer des lits de maternité et d’hospitalisation, à supprimer des postes, et à restreindre encore plus l’accès aux soins. Les durées d’attente aux urgences vont encore augmenter, l’attente pour une hospitalisation va encore s’amplifier, la prise en charge des personnes âgées dans les EPHAD continuera de se dégrader, les pertes de chance seront majorées et les coûts vont exploser pour les familles.
Quant aux conséquences pour les personnels de la Fonction publique hospitalière, elles seront à l’opposé de ce qu’ils attendent et de ce que notre fédération revendique : stagnation des rémunérations, des possibilités de promotion et évolution de carrière, mais également une dégradation importante des conditions de travail en lien avec la raréfaction des effectifs.
En d’autres termes, nous sommes très loin des mesures nécessaires pour relancer l’attractivité et la fidélisation des personnels. Quoiqu’en disent les députés pour justifier leur vote, ils porteront tous leur part de responsabilité dans les pertes de chance pour les malades.
Rien ne peut justifier ces choix : la santé des Français doit être considérée comme un investissement et non comme un coût, et ne doit en aucun cas se négocier à coup de stratégies politiciennes aussi écœurantes que mortifères pour les agents et les citoyens !
Depuis des mois, et dans le prolongement de notre action de 3 jours aux alentours de l’Assemblée nationale, notre organisation syndicale continuera de se dresser contre le démantèlement de ce pilier républicain qu’est notre système de soins.
C’est pourquoi afin d’organiser la riposte et gagner sur nos revendications, l’Union Interfédérale des Agents de la Fonction Publique Force Ouvrière (UIAFP FO) a décidé d’organiser, le 13 janvier 2026 à Paris, un meeting, afin d’amplifier la mobilisation et décider de la suite à donner à nos actions.
*************************************************************************************************************
Une situation préoccupante à l'hôpital de RIOM
*************************************************************************************************************
Notre fédération apporte son soutien plein et entier aux personnels des établissements périphériques placés en direction commune avec le CHU de Clermont-Ferrand – notamment les hôpitaux de Billom, Riom et Issoire – qui subissent de plein fouet les effets délétères de la politique GHT.(1)
Aujourd’hui, la situation la plus préoccupante touche l’hôpital de Riom.
Pourtant, en janvier 2024, malgré l’inauguration du service des urgences modernisé, notre organisation syndicale alertait clairement sur les risques liés au développement incontrôlé de la biologie délocalisée.
Malheureusement, ces craintes se sont avérées fondées : dès mai 2024, la direction du CHU annonçait la fermeture de l’antenne du laboratoire de Riom, sans considération pour les agents, plongés dans une incertitude professionnelle génératrice de risques psychosociaux.
Ce n’est que grâce à la mobilisation en intersyndicale FO-CGT et au soutien massif des personnels que la direction s’est retrouvée dans l’obligation de proposer, tardivement, des mutations et des reclassements.
Cette fermeture a profondément désorganisé l’établissement et retardé les examens biologiques, fragilisant l’attractivité médicale.
Depuis 2025, la situation s’est dramatiquement aggravée avec l’effondrement progressif du service de cardiologie. Face à cette situation, le CHU de Clermont-Ferrand a mis en place un dispositif d’urgence : fermeture temporaire de l’Unité de Soins Continus (USC), présence partielle de cardiologues à Riom, avis téléphoniques spécialisés, protocoles urgences- cardiologie et astreintes.
Mais cette organisation reste extrêmement fragile et largement insuffisante, reposant principalement sur des docteurs juniors envoyés cinq demi-journées par semaine.
Lors du conseil de surveillance extraordinaire réuni début décembre, la direction a reconnu que la réouverture de l’USC ne pourrait intervenir avant 2026, et seulement dans le cadre d’un projet partagé avec le CHU, faute de cardiologues titulaires disponibles. La cardiologie de Riom se retrouve ainsi affaiblie, dépendante et privée de son unité de soins continus, qui accueillait près de 580 patients par an.
Pour tous ces motifs, la Fédération des services publics et de santé FO , en soutien à son syndicat de l’hôpital de Riom, exprime sa très vive inquiétude pour l’offre de soins du territoire.
Les besoins sont majeurs, et les réponses proposées demeurent insuffisantes, instables et incompatibles avec le maintien et le développement des activités médicales.
Par ailleurs, notre fédération condamne et s’oppose à la décision scandaleuse de la direction locale de projeter une « année blanche » en matière de formation professionnelle, ce qui illustre encore la dégradation des conditions de travail.
Au vu de la gravité de la situation, nous demandons officiellement une réunion urgente avec le Ministre de la Santé, afin d’obtenir des garanties fermes concernant l’avenir du service de cardiologie, la réouverture de l’USC, et la sécurisation des moyens médicaux du territoire.
La Fédération soutient les personnels mobilisés, les actions engagées par l’intersyndicale, et demande à l’ARS et au CHU de Clermont-Ferrand de garantir de manière durable :
- Le maintien de l’intégrité des activités du Centre hospitalier de Riom ;
- Des moyens médicaux et paramédicaux pérennes ;
- Une organisation sécurisée, conforme aux besoins de la population ;
- Le respect des agents, de leurs missions et de leurs droits, notamment en termes d’accès à la formation ;
- Des engagements écrits et datés pour la réouverture de l’USC et la stabilisation de l’équipe médicale.
La population du territoire a droit à un service public hospitalier de proximité, complet, de qualité et sécurisé. Aussi importe- t-il d'exiger garanties concrètes et durables.
(1) Les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont un dispositif conventionnel, obligatoire depuis juillet 2016, entre établissements publics de santé d'un même territoire, par lequel ils s'engagent à se coordonner autour d'une stratégie de prise en charge commune et graduée du patient, formalisée dans un projet ...
**********************************************************************************************************************
Une situation particulièrement tendue à l’EHPAD de Viré
***********************************************************************************************************************
Notre fédération apporte son soutien total aux agents de l’EHPAD de Viré , mobilisés lors du rassemblement du 5 décembre 2025.
Cette action a mis en évidence la dignité, la solidarité et le sens du service public qui animent les équipes, même dans un contexte de travail devenu particulièrement tendu.
En effet, dans cette structure, les remontées du terrain décrivent un climat professionnel fortement dégradé, marqué par des suspensions, des arrêts maladie en hausse et un turnover inhabituel. Plusieurs agents évoquent une organisation instable, des consignes changeantes et un mode de pilotage ressenti comme particulièrement contraignant, parfois déroutant.
Si les points de vue diffèrent, une réalité s’impose pourtant : la situation s’est considérablement détériorée et fragilise le collectif de travail.
Les impacts sur les personnels sont importants. Fatigue, perte de repères, tensions internes, inquiétudes exprimées par des familles : autant d’indicateurs révélant la nécessité de rétablir des conditions de travail stables.
La santé psychologique des agents et la continuité du service rendu aux résidents exigent un environnement professionnel clair, sécurisé et respectueux.
Des principes non négociables :
- Respect des droits ;
- Equité des procédures ;
- Protection des personnels ;
- Refus des décisions disproportionnées.
Pour notre organisations syndicale , qui n’a eu de cesse d’alerter les tutelles, une intervention des autorités demeure indispensable et le silence de l’ARS n’est plus acceptable.
Le retour au dialogue, la clarification des pratiques et un style de management lisible et humain constituent des conditions essentielles pour apaiser durablement les équipes. Les résidents doivent pouvoir compter sur des professionnels soutenus et disponibles.
Défendre les agents, c’est protéger aussi les résidents et assurer la qualité de leur prise en charge. La Fédération reste aux côtés de celles et ceux qui revendiquent leurs droits tout autant que le respect qui leur est dû. Avec leur syndicat, ils portent une exigence légitime de justice et de considération, dans la liberté et l’indépendance que nous défendons.
*********************************************************************************************************************
Au CH Nord-Mayenne : FO dit STOP au démantèlement
**********************************************************************************************************************
Une nouvelle fois, le CHNM voit son activité, ses missions et son identité menacées. Depuis le 3 novembre, les urgences ne sont plus accessibles que de 8h30 à 16h30, alors même qu’elles sont censées rester ouvertes jusqu’à 20h30. Cette restriction, initialement annoncée comme temporaire, perdure sans perspective claire de retour à un fonctionnement normal.
L’ARS a évoqué une possibilité de fermeture à 23h30, mais aucun engagement écrit, aucune date, aucune garantie réelle n’ont été avancés pour une réouverture 24h/24.
Les promesses ne suffisent plus !
Cette fermeture nocturne, présentée comme un moyen de renforcer les urgences de Laval, se fait au détriment de l’activité globale du CHNM : tous les services sont fragilisés par cette baisse d’activité organisée, la pénurie chronique de médecins et l’absence de stratégie médicale durable sur le
territoire.
Les 100 000 habitants du nord-Mayenne ne sont pas des citoyens de seconde zone. Ils ont droit à un hôpital de proximité, fonctionnant 24h/24, répondant aux besoins de la population. Les professionnels, médicaux et non médicaux, ont quant à eux besoin de visibilité, de sérénité et de moyens, pour pouvoir assurer une prise en charge sûre et de qualité.
La situation actuelle, guidée par une vision à très court terme, est inacceptable. Pour nous , laisser perdurer la fermeture nocturne des urgences, c’est affaiblir progressivement le CHNM, réduire son attractivité médicale et accélérer sa transformation en simple structure de soins minimale.
Notre organisation syndicale refuse fermement cette logique de démantèlement.
La Fédération salue et soutient l’initiative commune d’AUDACE53 et du syndicat FO du CHNM, qui appellent les salariés et la population du Nord- Mayenne à se mobiliser samedi 13 décembre à 10h30, pour défendre leurhôpital et exiger :
- Urgences et SMUR ouverts 24h/24, 7j/7
- Le maintien du bon fonctionnement de tous les services ;
- Des moyens humains et matériels à la hauteur des besoins du territoire.