Organisations
Fermeture d’école ou de classe dans les villes de moins de 5 000 habitants
La Secrétaire d'État Nathalie Elimas déclarait récemment : « Nous ne fermons ni école, ni classe dans les petites villes de moins de 5 000 habitants sans accord du maire ». Et pourtant...
La colère qui s’est exprimée lors de la grève mardi 26 janvier, notamment pour exiger des créations de postes et des recrutements immédiats sur les listes complémentaires, ne retombe pas. Au contraire, elle s’amplifie. Les mobilisations (grèves, rassemblements, pétitions etc.) se multiplient partout en France, dans les écoles et établissements, pour obtenir les postes nécessaires, refuser les dotations horaires globales (DHG*), exiger des ouvertures de classes et refuser des fermetures.
Cette vague de mobilisations touche les zones rurales où enseignants, parents et élus locaux multiplient les manifestations pour refuser les fermetures de classes. Par exemple, plus de 300 personnes ont ainsi manifesté mercredi 3 février devant la sous-préfecture d’Issoire dans le Puy-de-Dôme.
Les recteurs et les IA-DASEN** expliquent en effet que le dispositif mis en place en 2020 « pas de fermetures de classes dans les communes de moins de 5 000 habitants sans accord du maire » ne serait pas reconduit. Mais, face à l’amplification des mobilisations locales, le gouvernement et le ministère se retrouvent sous pression.
Ainsi, la Secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire, Nathalie Elimas, s’exprimant au nom du ministre Jean-Michel Blanquer, répondait à un sénateur mercredi 3 février, lors des questions au Sénat : « Depuis la rentrée 2020, aucune fermeture de classe ne s’est faite dans les communes de moins de 5 000 habitants sans l’accord du maire. Il n’y a pas de raison que cela change. Le travail fin est en cours avec tous les élus en ce sens ». Interrogée par un journaliste après la séance, elle a confirmé : « Nous ne fermons ni école ni classe dans les petites villes de moins de 5 000 habitants sans accord du maire ».
Force est de constater que, dans les comités techniques qui se sont tenus dans les départements cette fin de semaine, les IA-DASEN ne semblaient pas être au courant de cette information. Pour notre fédération, il serait incompréhensible que l’engagement pris par la Secrétaire d’État ne soit pas respecté : aucune classe dans les communes de moins de 5 000 habitants ne doit être fermée.
En 2020, lorsque le ministre avait fait cette annonce, il avait acté la création de 1 248 postes supplémentaires en conséquence. De la même manière, il doit immédiatement annoncer la création de postes supplémentaires à la hauteur des besoins en 2021. Cela tombe bien car, en 2020, Jean-Michel Blanquer a économisé plus de 200 millions d’euros sur le dos du personnel en ne consommant pas tout son budget. Il a donc de la marge !
Notre fédération invite tous ses syndicats à multiplier les initiatives en direction des recteurs et des IA-DASEN, si possible dans l’unité la plus large, pour la création de tous les postes nécessaires dans les écoles et les établissements, pour l’annulation des suppressions de postes et de classes.
Elle les invite également à s’adresser aux élus locaux, avec leur union départementale et en lien avec les parents d'élèves, pour qu’aucune classe ne ferme dans les communes de moins de 5 000 habitants comme ailleurs.
* La dotation horaire globale (DHG) est une enveloppe d'heures attribuée à l'établissement par l'inspection académique (pour les collèges) ou par le rectorat (pour les lycées). Le montant en est déterminé en fonction des effectifs prévus, des options ou spécialités proposées et des diverses voies d'orientation.
** Inspecteur d'académie-directeur académique des services de l'Éducation nationale (IA-DASEN).