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Exide Technologies : après le choc, le temps de la négociation
Après l’annonce de la fermeture de l’usine lilloise de batteries Exide Technologies, la négociation d’un PSE va commencer. Pour le syndicat FO, qui a dénoncé « un désastre industriel et humain », la direction devra mettre les moyens à la hauteur.
Usine centenaire située à Lille et employant 206 salariés pour la fabrication de batteries industrielles, Exide Technologies va fermer ses portes. Rachid Ljabli, délégué syndical FO du site, l’a appris le 18 juin. « Nous nous attendions à une réduction des effectifs, mais pas à la fermeture de l’usine », témoigne-t-il.
Exide Technologies, qui emploie 500 salariés en France, justifie sa décision par « la surcapacité de l’industrie des batteries industrielles de traction ».
Rachid Ljabli a une tout autre explication. « L’usine Exide d’Espagne siphonne l’activité de celles de Lille et d’Allemagne en pratiquant un dumping salarial. » Quant aux batteries au lithium, plus porteuses, « elles sont produites dans l’usine polonaise, alors qu’elles sont destinées au marché français »
« L’usine lilloise est peut-être en surcapacité, mais c’est la direction qui a créé la situation », analyse Éric Keller, secrétaire fédéral FO-Métaux.
Le 19 juin, la fédération dénonçait « un désastre industriel et humain ». Il sera difficile de trouver un repreneur pour le site lillois. FO, majoritaire, veut donc obtenir le meilleur PSE possible. Rachid Ljabli est plutôt optimiste. Le site est en effet « fortement syndiqué », et les salariés mobilisés. Le 26 juin, quasiment toute l’usine a marché en direction de l’hôtel de ville de Lille, où le maire a reçu une délégation. « Nous lui avons demandé de faire pression sur l’employeur pour qu’il mette les moyens », rapporte le délégué .
Le parcours de recherche d’emploi commence
Recevant de multiples soutiens, et après avoir obtenu pour les salariés une prime mensuelle de reprise d’activité de 350 euros, les syndicats vont démarrer la négociation du PSE. Le syndicat prendra pour référence les PSE qu’Exide a déjà menés il y a quelques années, dont l’un prévoyait des indemnités de 55000 euros à 90000 euros.
La direction doit faire ses propositions d’ici mi-juillet.
Rachid Ljabli se dit « confiant ». « Je pense que l’entreprise ne veut pas de problèmes et cherche à fermer le site proprement. » Les salariés seront accompagnés par un cabinet de reclassement. Dès à présent, ils peuvent entamer leur parcours de recherche d’emploi. La région compte plusieurs usines dans le secteur d’activité des batteries. « Il y a des opportunités, mais il faut être mobile », indique le militant. Ce qui ne sera pas forcément aisé pour tous les salariés.