"Evolutions du travail"..... Attention !! danger !!
Il faut agir sur la « qualité du travail » et sur « l’évolution des formes et des modes de travail », a indiqué le 13 mai le président de la République qui demande l’ouverture d’une « négociation sociale ».
Pour Emmanuel Macron, le sujet ne porte pas là sur la précarité de nombreux contrats, ni sur l’amélioration des conditions de travail et de salaire. Ce n’est pas non plus une référence à l’ANI sur les travailleurs expérimentés, actuellement en cours de transposition dans la loi (un projet de loi a été présenté le 7 mai par le gouvernement).
Pour le chef de l’État, le sujet est tout autre.
« De plus en plus de jeunes qui rentrent sur le marché du travail ne veulent pas être salariés. [Et] on a de plus en plus de seniors qui veulent travailler différemment, qui veulent un temps plus flexible.
On doit absolument lancer une réflexion sur les évolutions du travail », assure-t-il.
Serait-ce l’expression d’une volonté de revisiter le salariat, la garantie portée par le contrat de travail, dont le CDI ?
De « nouvelles attentes » qui restent fondamentales
Concernant les travailleurs des plateformes numériques (Uber…), la confédération FO se bat depuis près de dix ans, sur le plan national (à l’occasion notamment de la présentation du projet de loi Avenir professionnel en 2018), européen et international afin que ne se crée pas un troisième statut – ni salarié, ni indépendant –, signifiant pour ces travailleurs une totale insécurité et l’absence de droits.
Par ailleurs, si l’intérim et le freelance « gagnent en popularité » chez les jeunes, relevait en 2024 une étude d’Intelligence RH, France Travail, notant aussi « les nouvelles attentes de la jeunesse » envers l’emploi et reprenant, après la crise Covid, différentes études et sondages sur la question, soulignait en 2022 des fondamentaux qui perdurent : « Derrière la rémunération (59%), qui reste première, l’environnement de travail (37%), la flexibilité (37%) et l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle (37%), ainsi que l’intérêt et le sens des missions proposées (32%) sont désormais les critères prioritaires dans la recherche d’emploi. »
Au contraire de l’acceptation d’une précarité qu’induirait un nouveau statut d’emploi bancal, cela a tout à voir avec la demande persistante d’un vrai salaire, d’une qualité de l’emploi et de bonnes conditions de travail.
Donc avec l’amélioration des droits… Ce à quoi œuvre la Confédération pour les salariés. Entre autres aussi pour les travailleurs seniors, dont 56,9% seulement sont encore en emploi entre 55 et 64 ans (Dares, 2022). Ce qui signifie que plus de 43% sont dans une situation précaire, ce qui impactera qui plus est le niveau de leur pension. La réforme de 2023 sur les retraites, qui a imposé le recul de l’âge légal de départ et un durcissement de la durée de cotisation, apparaît d’autant plus aberrante.