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09 / 05 / 2019 | 672 vues
Matthew Painter / Membre
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Droits humains chez Teleperformance : les syndicats tirent la sonnette d'alarme auprès des investisseurs sur le devoir de vigilance

Teleperformance, dont le siège est à Paris, a essuyé des critiques lors de son assemblée générale annuelle des actionnaires de ce jour, pour avoir manqué à son obligation légale de faire respecter les droits humains de ses 300.000 salariés répartis dans 78 pays. 
 

Une coalition composée de syndicats français, dont F3C-CFDT, Federation CGT des Societes d'Etudes, FAPT-CGT, FEC-FO et de la fédération syndicale internationale UNI Global Union ont protesté devant le siège du géant des centres de contact. Ils ont exigé que la société respecte pleinement les dispositions de la loi française sur le devoir de vigilance.  
 

« Teleperformance est active dans certains des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs, et nous ne pensons pas qu'elle ait élaboré un plan de vigilance adéquat pour garantir la protection des droits des travailleurs » a déclaré Teresa Casertano, Chef d’UNI Information, Communication, Technologie et Services (ICTS). « Nous avons soulevé ces questions à maintes reprises auprès de l'entreprise, et son manque d’action face aux dispositions de la loi devrait alerter les investisseurs et les clients. » 
 

Bien que peu connue en France, Teleperformance est le premier prestataire mondial de centres de contacts externalisés, et fournit des services à certaines des entreprises et marques les plus importantes et les plus célèbres dans le monde, telles que Apple ou Orange. Au niveau mondial, l'entreprise compte environ deux fois plus d'employés directs que Société Générale ou Renault et trois fois plus que Michelin.  
 

En avril, UNI a publié un rapport détaillé exposant les sérieux problèmes liés à l'application par Teleperformance de la loi française sur le devoir de vigilance. 
 

Les lacunes du plan de vigilance de TP comprennent notamment : 

  • Une cartographie insuffisante des risques 

  • L’absence de mesures concrètes pour garantir les droits humains 

  • Aucune consultation avec les parties prenantes 

  • Aucune consultation avec les syndicats français sur le mécanisme d’alerte (obligation légale)
     

Ces problèmes sont d'autant plus alarmants que 68 % des 300.000 salariés de l'entreprise travaillent dans six pays où il n'existe « aucune garantie » du respect des droits des travailleurs ou dans lesquels sont perpétrées des « violations systématiques » de ces droits : Inde (72.594), Philippines (41.292), États-Unis (34.228), Mexique (19.338), Brésil (19.259), Colombie (17.871). Moins de 1 % de ses effectifs mondiaux se trouve en France. 
 

« Les citoyens attendent des entreprises françaises qu’elles respectent pleinement les droits humains fondamentaux, y compris la liberté syndicale, quel que soit l’endroit où elles exercent leurs activités. Les syndicats français d’UNI Global Union estiment que Teleperformance n’a pas pris les mesures nécessaires pour s’assurer que ses directions régionales se conforment aux normes du devoir de vigilance en matière de droits de l’homme et espèrent vivement que Teleperformance accepte enfin de négocier un accord mondial garantissant les droits fondamentaux de ses travailleurs » ont déclaré les syndicats français F3C-CFDT, Fédération CGT des Sociétés d'Etudes, FAPT-CGT, FEC-FO.

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