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14 / 10 / 2024 | 69 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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CNRACL: Pour les Inspections Générales, des mesures s'imposent...

Pour mémoire: La Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) est le régime  de retraite des agents des collectivités territoriales et des hôpitaux.


Quelques chiffres:
 

Aujourd'hui c'est:

- 2.2 Millions de cotisants

- 1.6 Million de pensionnés

- 67 000 bénéficiaires de l'action sociale

 

Mais un constat préoccupant:

 

En 2022, la CNRACL comptait 1,44 actifs cotisant pour 1 pensionné, alors que ce rapport était de 4,53 pour 1 au début des années 1980.


Résultat : ses cotisations de 24,4 milliards d'euros l'an dernier ont été inférieures aux prestations servies, le déficit atteignant 2,5 milliards d'euros...qui mérite attention...et exige des mesures rapides selon  un rapport des inspections générales IGAS/IGF/IGA (*) au gouvernement rendu public fin septembre.. rapport qui considère qu'au regard du déséquilibre démographique croissant, la situation financière de la Caisse ne peut s'arranger et que  le statu quo est impossible.

 

Au-delà de  la dégradation du ratio démographique du régime, les auteurs du rapport souligne:

- la  contribution à la compensation inter régimes

-l' activité d’action sociale de la CNRACL à travers un fonds d’action sociale (123 M€ en 2023) et de prévention de l’usure professionnelle avec un fonds national de prévention (6,5 M€ en 2023).

sont à intégrer dans l'analyse , tout comme:

-la politique de contractualisation de la sphère publique (les agents contractuels représentaient 19,9 % de l’emploi), qui  s’est traduite par une augmentation sensible de la part des contractuels dans l’emploi public cotisants au régime général

 

Forts de ces constats les auteurs du rapport que " les seules manières d’améliorer l’équilibre de la CNRACL sans dégrader plus encore la situation financière consolidée des administrations publiques" sont :

• de mettre à contribution les employeurs publics, dans l’hypothèse où cette contribution serait financée par eux-mêmes, par une économie et non pas par de la dette ;

• de mettre à contribution les fonctionnaires :

○ en augmentant les cotisations des agents, ce qui signifie concrètement une diminution de leur traitement net ;

○ en diminuant les prestations, ce qui est constitutif d’une réforme des retraites publiques.

 

 

Les principales recommandations:

 

-Renforcer la gouvernance par la mise à disposition d’une ressource permanente et la nomination de personnalités qualifiées au conseil d’administration permettant d’assurer un meilleur pilotage de la CNRACL et une meilleure communication institutionnelle ( après élection de la présidence de la CNRACL prévue fin décembre 2024)

-Affilier à la CNRACL l’ensemble des fonctionnaires, y compris ceux nommés sur des emplois à temps non complets.

-Aligner, par un décret en Conseil d’Etat, le calcul de la majoration pour enfants à la CNRACL sur celui du régime général en supprimant la majoration supplémentaire de cinq points pour chaque enfant audelà du troisième. Pour préserver l’égalité des droits entre les fonctionnaires, faire de même pour la fonction publique d’Etat par un article en loi de financement de la sécurité sociale modifiant l’article L 18 du Code des pensions civiles et militaires.

-Instaurer, en loi de financement de la sécurité sociale, un remboursement à la CNRACL de la majoration pour enfants par la Caisse nationale des allocations familiales.

-Instaurer, en loi de financement de la sécurité sociale, un financement par le FSV des validations de périodes de congés maladie non cotisées dans leur entièreté.

-Faire financer par le Fonds de solidarité vieillesse la part des pensions d’invalidité et de retraite résultant de la garantie d’une pension minimale équivalente à la moitié du dernier traitement brut perçu pour les pensionnés dont le taux d’invalidité est au moins égal à 60 %.

-Individualiser les cotisations par risque (vieillesse/invalidité) sans pour autant scinder les deux risques et, à terme, ajuster le taux des cotisations employeurs invalidité sur la dynamique des dépenses, tout en maintenant le taux de cotisation vieillesse.

-Conduire sous l’égide du Conseil d’orientation des retraites un travail de refonte de la compensation démographique devant en premier lieu simuler l’effet redistributif d’une suppression ou d’un abaissement de l’âge minimum de 65 ans ainsi que d’une pondération des effectifs par les durées validées.

-Faire reprendre la dette de la CNRACL par la CADES, ou par l’Etat, en amont de la constitution d’un déficit auto-entretenu.

-En lien avec l’augmentation des taux employeurs pour les fonctionnaires, générer une ressource additionnelle pour la CNRACL à travers une contribution assise sur la masse salariale contractuelle afin de rendre le plus neutre possible l’arbitrage par l’employeur entre emploi contractuel et emploi fonctionnaire.

-Définir en concertation avec les employeurs une trajectoire de hausse du taux de leur contribution, déduction faite des mesures proposées et retenues. 

 

 

Vrais sujets qui vont être rapidement mis en débat semble-t-il entre l'Etat et tous les acteurs concernés...à suivre !

 

(*) Pour plus de détails sur le rapport IGF/IGAS/IGA:

 

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La hausse de 4 points du taux de cotisation à la CNRACL (qui portera le taux de cotisation à la caisse de 
territoriaux et hospitaliers de 31,65 % à 35,65 % en 2025) passe mal auprès des employeurs territoriaux et hospitaliers.....d'autant que le  taux de cotisation devrait  de nouveau être augmenté en 2026 et 2027.

 

Les employeurs territoriaux, à qui l’exécutif demande de réduire leurs dépenses en 2025, déplorent une telle mesure.

Pour l'Association des Maires de France, dans  un communiqué du 11 octobre l'augmentation du taux de cotisation patronale, est une nouvelle attaque frontale contre les collectivités!

cf: https://www.amf.asso.fr/page-communiques-et-dossiers-de-presse/36013

Rude..... Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit que les collectivités territoriales participent pour 12,5% (5 milliards d’euros) à l’effort global de réduction des dépenses publiques.

 

Est ainsi attendue pour l’État une économie de 1,2 milliard d’euros par le gel de la part de TVA qui leur est reversée, part censée compenser la suppression de la taxe d’habitation (qui générait une recette annuelle autour de 20 milliards d’euros avant 2018).

 

Est prévu aussi un recul de 800 millions d’euros du fonds de compensation pour la TVA (7,1 milliards d’euros en 2024) et d’en sortir les dépenses locales (entretien des bâtiments publics, voirie...). moins de personnels?

Le gouvernement ― qui par ailleurs compte abaisser la dotation du Fonds vert de 60% ― veut aussi la création d’un « fonds de précaution », de 3 milliards d’euros, pour les collectivités.

Il serait alimenté par un prélèvement sur les recettes de fonctionnement des quatre cent cinquante grandes entités locales.

 

C’est un « fonds de spoliation », fulmine André Laignel, président du comité des finances locales, redoutant un impact sur les investissements.

Les collectivités sont le premier investisseur public.

 

Elles ont aligné au total 80 milliards d’euros en 2024. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit, lui, des augmentations (sur trois ans) de la cotisation des employeurs (collectivités et hôpitaux) à la caisse de retraite, la CNRACL.

 

Concrètement, pour les entités locales, cela induirait au final une dépense annuelle supplémentaire de 4,5 milliards d’euros. Or, la caisse, actuellement en déficit, a vu ses recettes « amputées » de 100 milliards d’euros en cinquante ans, rappellent rageusement les élus.

 

Au-delà de sa participation à la solidarité inter-régimes, système initié en 1974, la CNRACL a assumé un prélèvement supplémentaire dit de surcompensation entre 1986 et 2012, ce qu’a souvent dénoncé FO.

 

Préconisant elle aussi une réduction des moyens des collectivités, la Cour des comptes prône quant à elle la suppression de 100000 emplois d’ici 2030 dans la territoriale. Pour la fédération SPS-FO, « cette réflexion purement comptable est inacceptable ». Réduire les services publics de proximité « reviendrait à diminuer le service rendu à la population et fragiliser encore plus la cohésion républicaine ».