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08 / 03 / 2017 | 4 vues
Françoise Gauchet / Membre
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Modes et méthodes de production en France en 2040 : quelles conséquences pour la santé et la sécurité au travail ?

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a réalisé une étude sur les conséquences de l’évolution du travail sur la santé et la sécurité, en partenariat notamment avec l'ANACT, l'ANSES, la DARES, France Stratégie, la Direction de risques professionnels de la CNAM TS etc.

Les travaux des groupes de travail ainsi que les déclinaisons en santé et sécurité au travail ont été rassemblés dans ce document sous la forme de cinq chapitres faisant une synthèse partielle des principales données acquises au cours de l'exercice.

1. Que produira la France demain ?
2. Le triomphe du logiciel (automatisation et robotisation) ?
3. Le retour au local comme outil de développement(s) ?
4. Vers la multiplication des formes de travail ?
5. Quelles évolutions de la prescription et des rythmes de travail ?
 

Il ressort de ces questions la nécessité de réviser en profondeur le financement de la protection sociale et du statut des travailleurs pour éviter une dégradation globale des conditions de travail.

Robotisation des tâches, dématérialisation des relations, industrialisation des services, remplacement de l’économie de la possession par l’économie de l’usage etc. sont autant de tendances qui vont profondément modifier l’organisation même du travail et donc la prise en compte de la santé du travailleur et des conditions de sécurités dans lesquelles il évolue.

Trois scénarios sont évoqués.

  • Le premier, celui de la dérégulation et de la raréfaction des emplois, génère une dégradation de l’état de santé général des travailleurs du fait d’un accroissement de la fracture entre les très qualifiés et les non qualifiés, une rétrogradation de la sécurité dans la hiérarchie des préoccupation des entreprises et une incapacité de la puissance publique à financer la protection sociale.
  • Le deuxième scénario opte pour la voie d’une prise en compte anticipée du développement du travail indépendant qui s’équilibre en proportion avec le travail salarié, le fractionnement des carrières à l’extrême avec des contrats qui ne durent que quelques heures, la disparition de l’entreprise comme lieu habituel où s’exerce l’activité.

Cette anticipation conduit à une refondation du statut du travail dont le compte personnel d’activité ne serait que l’embryon et une rénovation du financement de la protection sociale avec « des cotisations sociales qui ne seraient plus assises sur les salaires mais sur les plus-values dégagées, voire sur les machines ».

L’État assume donc le rôle d’encadrer cette « flexisécurité » tandis que l’entreprise investit massivement dans la formation notamment dans la SST afin de fidéliser les compétences nécessaires à sa compétitivité.

  • Le troisième scénario, voie médiane, envisage l’hypothèse d’un revenu universel versé par l’État afin d’assumer une protection minimale à chacun, sans que celle-ci n’offre un niveau suffisant.

À eux trois ces scenarii manifestent la nécessité de conserver dans les mains de la puissance publique une capacité de régulation des effets des mutations du travail afin de maintenir au meilleur niveau possible les préoccupations de santé et de sécurité au travail. 

Pour consulter cette étude : « Modes et méthodes de production en 2040 : quelles conséquences pour la santé et la sécurité au travail ? »

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