Un article a fait l’effet d’une bombe à la mairie de Paris. Il faut dire que l’enquête de Médiapart « Avis de tempête post-socialiste sur les conservatoires parisiens » est truffée de révélations sur les carences de gestion des ressources humaines en vigueur dans les conservatoires de la capitale, en pointant notamment le comportement du directeur du conservatoire Claude Debussy, situé dans le XVII^ème arrondissement (voir ici).

Ce directeur, il est vrai, ne faisait pas dans la demi-mesure à en croire Médiapart puisque la gestion de son établissement consistait surtout dans le harcèlement qu’il exerçait sur les employés du conservatoire. Au point que beaucoup  d’entre eux ont été « déplacés » à leur demande par la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris. « C’est un habitué des conflits ayant déjà semé le trouble de Saint-Ouen au V^ème arrondissement de la capitale en passant par Amiens », déclare même un fonctionnaire de la ville au site d’information. « C’est un manipulateur qui se pose en victime et traite d’homophobe toute personne qui lui résiste », confirme pour sa part une enseignante.

En tout cas, l’affaire ne pouvait plus durer du côté du conservatoire Claude Debussy puisque les parents d’élèves, inquiets des perturbations patentes affectant jusqu’au fonctionnement de l'établissement se sont plaints auprès des élus. Avec succès semble-t-il, puisque Noël Corbin, le directeur des affaires culturelles de la Ville de Paris, aa annoncé à Médiapart, que le directeur du XVII^ème était finalement exfiltré (« mis sous surveillance et bénéficiant d’un coaching ») vers une structure plus modeste, le conservatoire Camille Saint Saëns dans le VIII^ème arrondissement.

Mais l'une de ses principales victimes a justement trouvé refuge à Camille Saint Saëns. L’administration parisienne  a aussitôt réaffecté l’ancienne victime, qui pouvait donc à nouvzau se retrouver face à son harceleur, au conservatoire Claude Bussy. « Chassé-croisé caractéristique d’un management déficient », observe Médiapart.

Alors cette affaire marque-t-elle une tolérance coupable de la part de la direction des affaires culturelles ? « Pas du tout », se défend Noël Corbin au site d’information prenant pour preuve avoir récemment démis de ses fonctions la directrice du conservatoire Darius Milhaud dans le XIV^ème et aussi avoir pris des sanctions contre le directeur du conservatoire Jean-Philippe Rameau, situé lui dans le VI^ème. « Nous nous préparons d’ailleurs à sévir ailleurs », révèle le directeur des affaires culturelles, lequel confirme ainsi le gros problème de management actuellement à l’œuvre dans les conservatoires municipaux de la capitale.