Organisations
Manpower doit affirmer sa volonté de défendre l’intérim responsable face à la concurrence
Entreprises de travail temporaire étrangères, groupements d’employeurs, portage salarial…Face à la concurrence, la direction de Manpower doit affirmer sa volonté de défendre notre cœur de métier : l’intérim responsable.
C’est un fait, notre environnement concurrentiel est de plus en plus diversifié.
Il est frontal avec les ETT étrangères qui s'implantent en France ou encore certains nouveaux acteurs français de l'intérim qui misent exclusivement sur le détachement dans un cadre législatif européen qui ouvre les vannes du dumping social.
Un détachement qui se développe avec des pratiques commerciales qui intègrent et valorisent des solutions RH à bas coût.
Cette concurrence est aussi indirecte avec les nouvelles formes d'emploi qui se développent, comme le portage salarial ou encore les groupements d'employeurs à qui la crise apporte une nouvelle jeunesse. On est ainsi passé de 13 000 groupements d'employeurs en 2012 à 35 000 en 2015.
Dans les deux cas, cette concurrence joue sur un modèle « discount ».
Lors de ses vœux aux membres du CCE, Alain Roumilhac a réaffirmé qu’il refusait l'idée d'une stratégie de détachement par l’intermédiaire de filiales Manpower étrangères.
Lors de ses vœux aux membres du CCE, Alain Roumilhac a réaffirmé qu’il refusait l'idée d'une stratégie de détachement par l’intermédiaire de filiales Manpower étrangères.
Nous attendons que la profession pèse davantage au niveau politique sur les conditions de l’emploi en France et la CFE-CGC est prête à s’engager à ses côtés.
Mais les détachements effectués par ces ETT étrangères sont de plus en plus importants en France donc les employeurs de l’intérim, réunis au sein du Prism’emploi, doivent impérativement lutter contre cette pratique autorisée au niveau européen.
Pourtant, leur réaction n’est pas à la hauteur de l’attaque.
- Le Prisme pourrait prendre exemple sur les trois fédérations majeures du transport routier en créant un régime européen du travailleur hautement mobile pour clarifier la situation sociale à l’international.
En attendant, le discours de certains commerciaux de cette concurrence sauvage est d'un pragmatisme court-termiste sans limite. L'un de nos adhérents nous fait remonter l'exemple de ce patron d'une entreprise de maçonnerie de six personnes qui s'est tout simplement vu proposé de licencier tout le monde pour recourir à un modèle misant à 100 % sur le détachement étranger !
Tous les matins, nos clients reçoivent des propositions à haute teneur en dumping social, tant sur des postes de « tâcherons » que pour du personnel qualifié. Beaucoup résistent parce qu'ils tiennent à voir loin, en mode collectif ; mais avec des directions qui cherchent plus que jamais à réduire leurs coûts, combien de temps cette résistance tiendra-t-elle ?
Il est illusoire de penser que c'est en divisant par 2 le prix des équipements de sécurité au détriment de la qualité ou que c'est en divisant par 4 le nombre des agences que l'on peut escompter concurrencer les modèles à bas coût.
Notre avantage concurrentiel repose, pour reprendre les termes de Prism'Emploi, sur la « densité du maillage d’agences au plus près des problématiques des bassins d’emploi et des entreprises » et sur le savoir-faire des « permanents ».
La CFE-CGC partage cette analyse et s’étonne que les orientations stratégiques de Manpower aillent à contre sens de cet avantage concurrentiel et que les gains offerts par le CICE aillent dans la poche des actionnaires au détriment des salariés.
Comme la direction dit halte au dumping social des intérimaires, la CFE-CGC dit
halte au dumping social des permanents.