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Licenciement abusif : la BNF désavouée par le tribunal administratif
Aujourd’hui, ce triste épisode se transforme en véritable camouflet pour la direction de la BNF, car le licenciement est « suspendu » par le tribunal administratif pour « procédure irrégulière », a-t-on appris de la part des deux syndicats sur le site Bibliothèques en lutte .
La direction de la BNF, prenant acte de cette décision mais décidée à « marquer le coup avant de tourner la page », demande que l’agent affecté sur le site de Tolbiac (Paris XIIIème) soit muté d’office à Bussy-Saint-Georges, en lointaine banlieue parisienne. Une destination vraisenblablement considérée par la BNF « comme une sorte de bagne de Cayenne », ironisent les syndicalistes.
La CGT et la FSU n’ont pas manqué de faire remarquer « que dans des cas bien plus graves » la BNF s’était généralement abstenue d’intervenir. Jacqueline Sanson, l’actuelle directrice générale, loin de protester, est restée de marbre durant le bref rappel de ces faits, a observé Bibliothèques en lutte, l’œil décidément bien ouvert.
« Pris au propre piège d’une décision inique, arbitraire et sienne, Bruno Racine (président de la BNF), actuellement en ballottage politique et essayant par tous les moyens imaginables d’obtenir un troisième mandat (…) s’étranglait de rage. Assise tout près, Sophie Durrleman, directrice de l’administration et du personnel, n’en pensait pas moins et ses regards peu amènes poursuivaient toute la séance les deux représentants syndicaux », rapporte Bibliothèques en lutte, l’acuité décidement jamais prise en défaut.
« Quant au directeur délégué aux ressources humaines, Bertrand Wallon, qui a, dans cette histoire, été complètement désavoué puisqu’il avait rédigé et mené le recours pour le compte de la BNF : il sort de cette affaire pour le moins affaibli », ajoutent perfidement les deux syndicats.
La CGT et la FSU de la BNF ont déclaré « qu’elles consentaient à siéger à nouveau dans les instances du dialogue social (...) regrettant vivement qu’il ait fallu attendre une décision de justice quand le bon sens et l’humanité commandaient à renoncer à poursuivre l’agent ».
La noble institution s'est toutefois beaucoup fait remarqué ces derniers temps, au point que nous l'avions décrite en « plein chantier ». Il ne faudrait pas qu'à défaut de bagne celle ci se transforme en galère !