Les savoir-être professionnels : une priorité des recruteurs, sous-estimée par les jeunes
Alors que la situation des jeunes sur le marché de l’emploi n’a jamais été aussi précaire, avec un taux de chômage de 23,3 %, alors qu’il est de plus en plus complexe d’intégrer une entreprise et d’y exercer de manière pérenne son métier, l’AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes) est allée, avec BVA, interroger 1 018 DRH ou chefs d’entreprise, ainsi que 2 003 jeunes pour croiser leurs regards et leurs perceptions de l’employabilité et de la formation professionnelle à l’occasion de sa deuxième campagne d’information sur ce sujet.
Un hiatus entre les attentes des jeunes et des recruteurs
Les enseignements sont limpides : en tant que formule d’acquisition de compétences, la formation professionnelle est plébiscitée par les DRH comme par les jeunes qui y voient le meilleur chemin vers l’emploi. Plus généralement, l’enquête BVA met en lumière un hiatus entre les attentes des jeunes et des recruteurs : alors que les savoir-être professionnels, au-delà des seules compétences, sont de plus en plus prisées par les recruteurs, les jeunes n’y voient pas une priorité, bien au contraire, privilégiant l’épanouissement personnel sur le lieu de travail : plus qu’un emploi, les jeunes recherchent un métier durable.
- La question des savoir-être professionnels intéresse de plus en plus les recruteurs. Savoir rédiger un CV, savoir se présenter, comprendre les règles de l’entreprise, exprimer sa motivation sont autant de compétences transverses qui vont bien au-delà des savoir-faire. Ces éléments sont une priorité pour les recruteurs et les chefs d’entreprises, pour lesquels la motivation est le premier critère de recrutement (à 67 %), avant même la formation ou le niveau de diplôme.
Un DRH sur deux a déjà rencontré des difficultés d’intégration des jeunes dans leur entreprise. Toutefois, les jeunes n’ont pas conscience de ce problème puisque seule une minorité de 23 % estime y avoir déjà été confrontée. Ces problèmes sont notamment liés au manque de motivation : 42 % des DRH estiment que la motivation est ce qui manque le plus aux jeunes pour s’insérer et réussir dans un emploi.
Les jeunes sont ambivalents face à intérêt des recruteurs pour les savoir-être professionnels puisqu’à 52 % d’entre eux, le premier critère pour le choix d’un emploi est l’épanouissement personnel sur le lieu du travail : plus qu’un emploi, les jeunes recherchent un métier durable, dans lequel ils se sentent bien.
La formation professionnelle plébiscitée par 84 % des DRH et des chefs d’entreprises et par 72 % des jeunes
La formation professionnelle est ainsi vue comme une solution à ces problèmes et bénéficie d’une forte crédibilité auprès des DRH qui la plébiscitent à 84 %. Cette perception est largement partagée par les jeunes qui sont 72 % à considérer qu’il s’agit de la meilleure solution pour avoir toutes les chances de trouver un emploi.
« La situation des jeunes face à l’emploi est plus que préoccupante. Pourtant, la solution, nous l’avons : la formation professionnelle, qui est le plus court chemin vers un métier, clé d’entrée pour leur avenir. Engagée, puissante, pionnière, efficace, attentive, l’AFPA développe tous les jours des solutions de formation pas comme les autres pour développer l’employabilité des jeunes. Mon défi de tous les jours est de faire changer le regard de la société et de revaloriser la formation professionnelle, un outil indispensable qui permet de répondre aux demandes des recruteurs et de combler les aspirations de ces jeunes mis sur la touche », Philippe Caïla, directeur général de l’AFPA.
Enquête BVA réalisée du 7 au 21 septembre, auprès de 1 018 DRH ou chefs d’entreprise de 1 salarié ou plus, par téléphone, et de 2 003 jeunes de 18 à 30 ans par internet.