Organisations
Les contrôleurs aériens en grève pour s'opposer au démentellement de la DGAC
Les contrôleurs aériens sont en grève jusqu’à vendredi matin. À l’appel des syndicats (FO, CGT, CGC et UNSA), ils entendent s’opposer au démantèlement projeté de la direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Le service public chargé de la sécurité et de la gestion du trafic aérien est en effet menacé d’éclatement par une réforme qui vise à séparer les fonctions de prestation de la navigation aérienne (service rendus aux compagnies aériennes par les contrôleurs) du reste de ses activités (autorité de régulation, surveillance, formation des agents).
- Après avoir renoncé (sous la pression syndicale) à transformer la DGAC en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), le gouvernement entend créer un organisme intégré avec son propre statut et incluant uniquement les services de la navigation aérienne (contrôleurs).
Fusion européenne
« Son projet s’inscrit dans le cadre de la fusion programmée des services de la circulation aérienne au sein du Bloc d'Espace Fonctionnel d'Europe Centrale (FABEC) et qui détruira les statuts des personnels », explique Didier Pennes (FO). Née en 2006, le FABEC est aujourd’hui un simple outil de gestion des espaces aériens français, allemand, suisse et du Bénélux. Jusqu’à présent, chaque pays a gardé son service spécifique de navigation aérienne avec un statut différent (fonction publique en France, entreprise privée à capitaux publics en Allemagne et en Suisse).
- Mais, à terme, la fusion engendrera un statut unique du contrôle aéronautique pour l’ensemble de ces pays… aux dépens du service public à la française.
L’objectif est de faire des économies d’échelle afin de répondre aux desiderata des compagnies aériennes, lesquelles n’ont jamais cessé depuis leur privatisation de se plaindre du coût du contrôle aérien qui est pourtant le gage de la sécurité pour tous.
Les fonctionnaires de la DGAC sont également menacés par la révision générale des politiques publiques (RGPP), l’autre objet de leur mécontentement et de leurs inquiétudes.
Pour eux aussi, la RGPP doit se traduire par « la baisse des effectifs avec pour conséquences la dégradation du service public, la fermeture ou la restructuration des services (mobilité forcée), et la dégradation des conditions de travail pour tous les personnels », rappelle Jean Hedou, leader de la fédération FO de l'Équipement, de l'Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO). Le non-remplacement d'un départ sur deux doit entraîner des centaines de suppressions d’emplois qui limiteront d’autant les capacités du service public.