Depuis trente ans, rien n'a bougé ou presque du coté de la représentativité patronale. Le CERF (créateurs d’emplois et de richesse de France), 3 000 adhérents au total, a envoyé quelques représentants silloner les couloirs du campus de Jouy-en-Josas où se tient l'université du Medef jusqu'au 2 septembre. Pour recruter sans doute ? Pas en priorité.

Hubert Lambel, son vice-président, a expliqué sur France Culture le jeudi 1er septembre qu'il refuse de rentrer dans la course à la représentativité, « illusoire » telle qu'elle existe aujourd'hui en France. Un cercle vicieux dont il a résumé au micro la logique infernale au moyen d'un échange fictif entre un membre du CERF s'addressant à un patron de TPE :

- « Voulez-vous faire partie de notre organisme : nous sommes très dynamiques ?

- Oui, d'accord mais êtes-vous représentatifs ?

- Non, car nous sommes en train de créer le syndicat, donc nous serons représentatifs quand vous aurez adhéré !

- Alors, revenez-nous voir quand vous serez représentatifs ! »

En conclusion, le CERF a mis le cap sur une démarche différente, celle d'un lobbying des petites entreprises, d'où l'université du Medef. Sur son site, il a écorné début août les revenus des grands patrons en s'appuyant sur une étude de l'INSEE, organisme qu'il soupçonne par ailleurs, au même titre que la CGPME, de « donner une publicité particulière aux salaires des patrons de PME, qui gagneraient plus de 5 000 € par mois ». Ambiance prometteuse sur le campus...