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Le mutualisme, finalement pas si méconnu des Français
En partenariat avec l'Argus de l'assurance, l’étude récemment menée par l’AAM (Association des assureurs mutualistes) révèle que les Français ont en fait une bonne connaissance globale de l’identité et des valeurs mutualistes.
Principaux enseignements à retenir de cette étude
Aujourd’hui, les différents degrés de perception du modèle selon les générations, ainsi que les restructurations législatives à venir (notamment la loi PACTE qui redéfinit l’objet social de l’entreprise) représentent de nouvelles opportunités en faveur de la valorisation des caractéristiques distinctives de cette famille de l’économie sociale et solidaire (ESS).
58 % des Français déclarent connaître la définition d’une mutuelle d’assurance.
Dans un marché de l’assurance fortement concurrentiel, le modèle mutualiste parvient à se démarquer en affirmant ses valeurs historiques. Ces deux typologies, société d’assurance mutualiste (code des assurances) et mutuelle de santé (code de la mutualité) sont reconnues par 58 % des Français.
Toujours fortement associée à l’assurance de santé complémentaire, 55 % d’entre eux l’associent majoritairement à un organisme proposant des prestations en matière d’assurance de personnes (santé, prévoyance et épargne).
Cette connaissance s’étend à d’autres formes de contrats d’assurance : 69 % des répondants ayant souscrit à un contrat auto ont conscience qu’il relève d’une structure mutualiste ; lorsqu’il s’agit de leur contrat d’habitation, 68 % parviennent à l’associer au modèle.
Les mutuelles d’assurance inspirent confiance aux Français.
Si la dimension financière est un critère déterminant au moment de la sélection de son assureur, la non-lucrativité, le principe de solidarité et la gouvernance démocratique (qui sont au cœur des caractéristiques intrinsèques d’une mutuelle) sont des aspects essentiels qui rentrent aussi en considération dans ce choix.
À titre d’exemple, la non-lucrativité du modèle inspire confiance à 79 % des répondants tandis que 59 % d’entre eux jugent également que les mutuelles d’assurance sont plus justes et équitables d’un point de vue tarifaire. Autant de principes privilégiés par le grand public, qui contribuent à façonner une image positive de l’environnement mutualiste.
Cette confiance s’étend au-delà du modèle car 70 % des Français lui octroient la légitimité d’avoir un rôle sociétal à jouer. Cet aspect place l’étroite proximité qu’il entretient avec ses sociétaires au centre de la différentiation du modèle mutualiste.
Sensibiliser les « millenials » à des valeurs qu’ils partagent
Les spécificités propres aux mutualistes sont donc reconnues et appréciées par le grand public. Il subsiste toutefois une différence de perception du modèle selon les générations. Si 59 % des baby-boomers (53-72 ans) et 57 % de la génération silencieuse (73 ans et +) se définissent comme étant des sociétaires au sein de leur société d’assurance, 74 % des « millenials » (18-34 ans) se perçoivent davantage comme des clients.
Un travail de sensibilisation est à engager auprès de cette génération qui partage pourtant les valeurs de solidarité et d’égalité prônées par les assureurs mutualistes mais pour qui le prix demeure le principal critère de sélection.
Cette pédagogie est d’autant plus nécessaire en marge de la promulgation de la loi PACTE qui invite les entreprises extérieures à l’ESS à s’interroger sur leur raison d’être alors que cet engagement est au cœur même des statuts des assureurs mutualistes.