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27 / 05 / 2011 | 1 vue
Jacky Lesueur / Abonné
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Le Ministère de la Justice renonce finalement à fermer quinze prisons

Quinze établissements pénitentiaires, sur vingt-trois initialement visés par des fermetures, resteront ouverts : le syndicat national Pénitentiaires FO a dit sa satisfaction, à la suite de la présentation par le Ministre de la Justice et des Libertés, Michel Mercier, il y a quelques jours, du nouveau plan de modernisation des prisons. Lequel prévoit, outre la rénovation de bâtiments vétustes, comme à Aurillac ou à Nevers, la construction de vingt-cinq nouveaux établissements d’ici 2018, dont deux en outre-mer : Saint-Pierre (La Réunion) et Papeari (Polynésie).

  • L’objectif annoncé est de répondre à la surpopulation carcérale en créant 7 500 nouvelles places, pour arriver à un total de 70 000 places de détention d’ici 2017. La France ne dispose aujourd’hui que de 56 500 places pour 64 148 détenus.

La communication, en juillet 2010, par l’ancienne Ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, d’une première liste de fermetures avait mis le feu aux poudres.

Il faut dire qu’elle avait annoncé vingt-trois fermetures « sèches », non compensées par de nouvelles constructions.

Le syndicat national Pénitentiaires FO avait immédiatement réagi, estimant que la révision générale des politiques publiques (RGPP), « véritable purge du service public », était là aussi à l’oeuvre, nonobstant les discours officiels du gouvernement qui présentait ce plan comme un programme de rénovation...

Fin novembre 2010, le personnel des prisons s’était massivement mobilisé pour dénoncer les fermetures, à l’appel de FO et d’autres organisations syndicales. Réunions, manifestations et réalisations de dossiers techniques sur les établissements menacés : le travail syndical et la mobilisation ont payé.

Christophe Marques, secrétaire général du syndicat FO-Pénitentiaires, rappelle que « les dossiers présentés par les personnels des établissements concernés par une fermeture ont été, pour bon nombre d’entre eux, une aide à la décision positive du maintien des établissements ».

  • Quant aux prisons appelées à baisser le rideau, beaucoup d’entre elles verront leur fermeture compensée. Ainsi, la maison d’arrêt de Cahors (Lot), la première appelée à fermer en 2012, sera remplacée par la reconstruction d’un établissement de 336 places à l’horizon 2016-2017 dans la commune proche de Sauzet.
  • La fermeture de la maison d’arrêt d’Agen sera elle aussi compensée par la construction d’un quartier pénitentiaire spécifique, en extension du centre de détention d’Eysses, près de la ville.


Le syndicat FO fait toutefois état de certaines fermetures problématiques, notamment dans les régions de Strasbourg ou Lille, « les agents devant à l’avenir faire des dizaines de kilomètres pour se rendre sur leurs lieux de travail ».

Des dossiers sur lesquels FO va poursuivre son travail de sensibilisation auprès du Ministère et des élus.

Lors d’une rencontre au Ministère de la Justice, le 4 mai, le syndicat a aussi insisté sur la situation carcérale en outremer. « Le gouvernement a fait le choix d’augmenter la capacité d’établissements déjà surpeuplés, où les conditions de travail et de détention sont très difficiles en raison de la chaleur et d’une hygiène défaillante. Nous estimons qu’il vaudrait mieux construire de nouvelles structures, à taille plus humaine », explique Christophe Marques. L’agrandissement de la prison de Ducos, en Martinique, de 570 à 730 places, est ainsi considéré comme « une grave erreur » par le syndicat.

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