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11 / 03 / 2015 | 133 vues
Norbert Deme / Membre
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La Poste : me « PIC » pas mon centre !

À La Poste, le personnel fait les frais d’une politique industrielle aux ambitions démesurées et d’un manque total de vision à long terme devant la baisse du trafic (perte de 50 % entre 2007 et 2020).

La réforme engagée par la Poste se donne comme objectif un redécoupage des circuits de traitement et de distribution du courrier, avec le but inavoué de réduire les effectifs.

Les plates-formes industrielles courrier (PIC) de La Rochelle, Avignon, Saint-Étienne, Onet-le-Château, Marseille Arnavant, Amiens, Creil, Mulhouse, Bobigny, Perpignan et Saint-Ouen-l’Aumône sont déjà rayées de la carte et plus de 2 000 agents se retrouvent sur le carreau.

Au mois de juin, la direction de la Poste annonce la fermeture des PIC d’Arras et de Créteil. Ces deux PIC rejoignent la liste des sites industriels de courrier sacrifiés sur l’autel de la compétitivité et l'emploi de 600 agents supplémentaires est détruit.

Sur ces deux sites, la mobilisation s’organise. Du côté d’Arras, cette fermeture concerne 297 postes. Aux dires de la Poste, les agents seraient réorientés vers une nouvelle plate-forme plus petite qui serait créée dans le secteur d’Arras en juin 2016.

Cette nouvelle structure n’a toujours pas fait l’objet d’une annonce. Des promesses, toujours des promesses !

Le restant des effectifs serait réorienté vers la plate-forme de Lesquin, dont le nombre vient d’être revu à la baisse, passant de 120 à 70.

Pour l’instant, rien de bien concret sur les conditions de reclassement des agents. Les salariés ont de quoi être inquiets et craignent un plan social déguisé.

En réponse au manque de communication de la Poste, dénoncé par les agents, une intersyndicale s’est créée et a donné lieu à des journées d’actions et de manifestations.

À Créteil, c’est le même scénario. Il est question d'une plate-forme de préparation et de distribution du courrier mais la première pierre de ce chantier n’est toujours pas posée. La jolie fable cache une triste réalité.

Le projet de fermeture annoncé le 11 juin dernier par la direction de la Poste laisse les 386 employés du site dans l’incertitude et l’angoisse.

Ce centre de tri traite l’essentiel du courrier entrant et sortant du Val-de-Marne qui serait transféré à la plate-forme de Wissous, déjà en charge du courrier de Paris et de l’Essonne  courant 2015.

Des reclassements vers Wissous (142), Lognes (50) et Bonneuil-sur-Marne (94) sont évoqués mais sans qu’à ce jour les salariés de la PIC ne soient assurés de retrouver un emploi équivalent avec des conditions de travail satisfaisantes et à proximité de leur lieu de résidence.

Déjà 6 ruptures conventionnelles ont été signées par des agents qui ne croient plus en leur avenir à la Poste.

En décembre 2014, FO com en intersyndicale est rentrée en négociation avec la direction du site, avec des propositions d’indemnités encore sans réponse.

Au courrier, la Poste est porteuse d’un avenir bien sombre pour ces agents qui lui ont pourtant tant donné. C’est inadmissible ! FO se trouve et restera aux côtés de ces agents fragilisés dans leur emploi afin de veiller à ce qu’ils soient dignement traités par une entreprise dont la course aveugle à la rentabilité conduit à toutes les dérives.

Quelles perspectives d’avenir pour les agents qui subissent les fermetures et pour l’emploi ?

Quelle réponse apportera la Poste à la ré-industrialisation des sites, à la mise en place de nouveaux services comme la distribution en « h » plus ?

Pour notre fédération, la Poste doit payer et s’engager dans une ré-industrialisation de ses sites. Elle doit préserver les emplois existants dans ses centres en développant de nouvelles activités.

  • 2004 : 30 centres de tri, 30 000 emplois,
  • 2011 : 48 PIC/CTC, 16 000 emplois,
  • 2013: 37 PIC/CTC et 14 000 emplois au moins…
  • et en 2018: 20/25 PIC/CTC (?) et 8 000 emplois ?
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