La Commission de régulation de l’énergie creuse la tombe du service public de l’électricité
La dernière consultation sur le prochain tarif d’acheminement de l’électricité (TURPE 5) dévoile l’absence totale de vision de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
La CFE-CGC énergies fustige un régulateur qui ignore les défis de la transition énergétique, compromet les missions de service public des réseaux électriques et fragilise la dynamique énergétique du territoire. Il y a urgence à arrêter cette spirale mortifère sans vision, indigne des enjeux et des engagements de la France.
Avec le développement des énergies renouvelables et demain du stockage, l’émergence de l’autoconsommation et de nouveaux modes de consommation favorisés par la numérisation, les réseaux électriques sont plus que jamais au cœur de la révolution énergétique du siècle. Dans ce contexte, la CFE-CGC énergies considère que la CRE a la responsabilité d'adopter un tarif favorable à l’investissement, compréhensible des consommateurs, adapté aux innovations majeures telles que l’autoconsommation et la mobilité électrique, et avec un niveau suffisant pour maintenir la qualité de service pour les consommateurs. Il en va de la qualité d’un service public essentiel auquel les Français et leurs élus sont attachés.
Une dynamique dangereuse de sous-investissement dans les réseaux.
Pourtant, inspirée par des consultants venant du Luxembourg (davantage connu pour son paradis fiscal que pour son sens du service public), la CRE s’apprête à définir un TURPE mortifère et indigne des enjeux puisqu‘elle prend le risque d’engager une dynamique dangereuse de sous-investissement dans les réseaux. Elle n’hésite d’ailleurs pas à se contredire si l'on se réfère aux conclusions de son rapport de fin 2010 sur la qualité des réseaux qui faisaient de la relance des investissements la priorité. Ce faisant, la CRE ignore les défis d’une transition énergétique pourtant défendue par le gouvernement et met en danger les missions de service public des gestionnaires de réseaux de distribution, bien loin des engagements de la COP 21 qui a démontré que l’électricité est au cœur du défi de l’urgence climatique.
Pour la CFE-CGC énergies, il est urgent de mettre un terme à cette spirale mortifère pour la qualité du service public, la politique industrielle du pays soutenue par les investissements dans les réseaux électriques et pour la transition énergétique et la dynamique des territoires.
Au lieu de décider dans l’urgence sur des bases contestables, la CRE ferait mieux d’aller jusqu’au terme de la période tarifaire actuelle du TURPE 4 (soit fin 2017) pour construire un tarif digne de ce nom et qui réponde réellement aux défis du XXIème siècle.
Pour la CFE-CGC énergies, il est aussi urgent que crucial de mettre fin à cette mascarade régulatoire. Elle demande au gouvernement et à tous ceux qui défendent le service public de ramener la CRE à la raison et de défendre la prolongation du TURPE 4 jusqu’à la fin 2017.