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27 / 11 / 2017 | 34 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La CGT commerce pompe FO et des chercheurs dans une résolution de son prochain congrès

À l’approche du 15ème congrès de mars prochain, la fédération CGT du commerce propose aux militants de prendre connaissance de son projet porté par deux résolutions.

Celle sur l’emploi et la numérisation de l’économie regorge de plagiats multi-sources. On y retrouve notamment deux pompages de « L’impact du numérique sur le travail », un texte écrit en septembre 2015 par Pascal Pavageau, secrétaire confédéral de FO. Le « en effet, l’usage du numérique a renforcé la standardisation des activités et conduit à la taylorisation des tâches dans des secteurs qui y échappaient traditionnellement. Alors que dans sa phase initiale, le travail à la chaîne n’exigeait des travailleurs que l’usage de leur force physique de travail, la « digitaylorisation » cherche à tirer le maximum de l’activité cérébrale ou physique d’employés connectés à des machines », se retrouve purement et simplement copié/collé dans le point 74 de la résolution…

Les points 75 à 83 sur les conséquences de l’automatisation dans l’activité des caissières sont sortis de l’étude « numérisation de l’économie et transformation du travail » du sociologue Marc Loriol.

Le point 93 reprend à son compte l’analyse d’un autre sociologue, Charles Stoessel, dans son étude publiée en mai 2017 sur les opportunités et les freins de l’économie numérique au développement des services à la personne et de l’emploi à domicile, menée dans le cadre de l’IRES, à la demande de la CFTC.

C’est l’union syndicale CGT du commerce parisien qui a identifié les inspirations masquées du document confédéral. « Nous demandons le retrait pur et simple du projet de résolution et la démission immédiate de tous les responsables de cette impensable tricherie », estime l’union parisienne dans un tract interne.

L’occasion d’affirmer son opposition à l’équipe fédérale en place alors que l’assemblée générale organisée par l’union départementale de la CGT Paris n’a pas été reconnue comme valide par la fédération qui a organisé sa « contre-AG » le 23 novembre dans des conditions chahutées que nous vous présentons dans le décryptage

 Ambiance prise de contrôle de l'AG de la Fédération CGT des services du 23 novembre

« La question de la révolution numérique, traitée dans le document, a effectivement donné lieu à un travail important sur les ressources qui existent en la matière. Il est normal d'utiliser les éléments d’analyse disponibles dans la littérature, qui appuient les revendications que nous souhaitons soumettre au congrès », se contente de répondre la fédération sans reconnaître le devoir de sourcer l'origine des informations. La fédération précise que ce sont des « analyses et non des revendications » qui ont été réutilisées afin de ne pas laisser croire que l’équipe épouserait les mêmes revendications que FO et la CFTC.

Le patchwork des inspirations non sourcées est large. Les points 94 à 96 reprennent ainsi des éléments de la réponse adressée en avril 2017 par Charlotte Girard, co-responsable du programme de la France Insoumise au Syndicat des chauffeurs privés VTC (SCP VTC), alors affilié à l’UNSA, sur le « désordre social généré par la dérégulation de l’économie liée à la numérisation ».

Près de 10 % des 265 points de la première résolution relèvent du plagiat. Le gloubi-boulga atteint des sommets dans la conclusion des deux résolutions qui « prennent en compte la complexité de la situation syndicale face à une crise systémique, dont l’effet sur le salariat amplifie le risque de précarité ». Une phrase extraite d’un article publié en mars 2013 par le consultant Philippe Darantière à propos du congrès confédéral de la CGT qui venait de s’achever.

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