Tel est le titre du rapport présenté ces jours-ci  au ministre de la Défense suite à la commande passée fin décembre 2014 par le Premier Ministre à Bernard Attali, conseiller maître honoraire à la Cour des Comptes, pour « mettre en perspective la stratégie de l'École Polytechnique ».

À noter qu'un rapport d'information parlementaire déposé à la commission des finances de l'Assemblée nationale par François Cornut-Gentille fin septembre dernier avait déjà, comme la Cour des comptes à plusieurs reprises, questionné l'utilisation optimale de l'institution.

La presse l'a largement repris ces derniers jours, en soulignant les propositions (pour certaines « décoiffantes ») contenues dans ce rapport et qui suscitent déjà des vives récations dans la communauté des polytechniciens.

Pour Bernard Attali, il importe de faire bouger les choses rapidement car il estime qu'« il y a tout à craindre pour le pays et pour les grandes écoles en particulier » si l'on veut éviter qu'elles ne deviennent que « des machines à sélectionner quelques dirigeants ».

Ainsi, sous 9 grandes têtes de chapitres qui évoquent, à partir des besoins de l'État, la stratégie à l'international, la formation, les liens avec les entreprises, la recherche, la gouvernance, la diversité, près de 75 recommandations détaillées sont formalisées.

Parmi celles-ci et non des moindres :

• le regroupement de l'X avec une dizaine de grandes écoles (Centrale Supelec, Mines de Paris, l'École des Ponts, l'ENSTA, Télécom, l'ENSAE, Agro, l'ENS Cachan, l'ISAE l'ONERA etc.) pour créer l'École Polytechnique de Paris ;
• transformer le statut de l'X en établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel ;
• développer sensiblement l'internationalisation de l'École ainsi que le nombre de membres du personnel de recherche ;
• clarifier les priorités d'alliances internationales ;
• relever très significativement les frais de scolarité et revoir drastiquement les conditions d'exemption de ceux ci ;
• des mesures en faveur de la diversité sociale ;
• dispenser en tronc commun en enseignement de l'économie moins modélisé et plus concret ;
• offrir une plus grande diversité de parccours ;
• créer un accès post-bac à l'École polytechnique ;
• substituer à la solde versée aux éléves un systèmes de bourses.

Sans présjuger des suites qui seront concrètement données à ce rapport quelque peu « explosif », le ministre de la Défense a déjà indiqué il y a quelques jours qu'il ne fallait pas être frileux sur ce dossier et savoir faire preuve d'audace, ne cachant pas que certaines des propositions avancées (telles que le regroupement avec d'autres écoles, la suppression du classement de sortie et d'autres) étaient accueillies par lui plutôt favorablement et que nombre de pistes méritaient d'être explorées « activement ».