Organisations
L'égalité professionnelle, on s'en fout !
À la rentrée, n’a-t-on pas autre chose à faire que se préoccuper de l’égalité professionnelle ? Acheter les fournitures scolaires, regretter les vacances passées trop vite, programmer les activités, prendre de bonnes résolutions…
Entre copains aussi, mieux vaut aborder d’autres sujets : dans les dîners, ras-le-bol de passer pour des féministes enragées quand on défend l’avenir de nos filles qui, tant pis, gagneront moins que leurs homologues masculins et passeront davantage la serpillière !
L’égalité professionnelle dans les entreprises ? Y’en a marre ! Si c’est encore pour se disputer avec son collègue qui râle ouvertement de ne pas avoir eu de promotion, alors que sa collègue, elle, vient d’en obtenir une, tout ça parce qu’elle est une femme…
Alors, l’égalité professionnelle, la parité dans les conseils d’administration, les femmes qui gagnent en moyenne 25 % de moins que les hommes à poste égal, le sexisme ordinaire, le plafond de verre, le plancher collant, tout ça, on s’en fout !
Parce que le plafond de verre, c’est bien joli, encore faut-il arriver à entrer dans l’ascenseur...
- Qu’on se le dise, les inégalités au travail, on s’en fout vraiment. Quand on n’en a pas... De travail.
En juillet, 3 424 000 de chômeurs en catégorie A (+0,8 % par rapport à juin 2014). Plusieurs millions de femmes sur le carreau sans compter celles qui recherchent un emploi tout en exerçant une activité réduite et qui ne sont pas visibles dans les chiffres.
Même dans le chômage, pas d’égalité
Les femmes sont plus touchées que les hommes et, en période de crise, se retrouvent éloignées du marché du travail, quel que soit leur niveau d’étude. Elles sont souvent contraintes de se rabattre sur des emplois précaires et de mauvaise qualité, qui se développent parce qu’ils améliorent la flexibilité.
La réalité aujourd’hui, c’est le sous-emploi, le temps partiel subi, les CDD, l’intérim, les salaires tirés vers le bas, les stagiaires qui tiennent de vrais postes pour 400 euros par mois. On vous rappellera. Si, si, Monsieur le Ministre, on vous assure, on cherche vraiment un travail !
Toujours trop vieille (dès 45 ans), trop jeune (vous allez avoir des enfants), trop diplômée (vous allez vous ennuyer), pas assez, trop enceinte, trop chère… Il ne fait décidément pas bon perdre son emploi. Ni le quitter même si c’est pour la bonne cause : reprendre des études pour monter en compétences, apprendre un nouveau métier, fuir avant l'épuisement professionnel, palier le problème de garde de ses enfants ou s’occuper d’un parent malade. Il faut s’accrocher à son emploi et serrer les dents, peu importe que l'on soit coincée entre deux étages.
Alors, l’égalité professionnelle, on s’en fout.
Nous, tout ce que nous voulons, c’est du boulot, un vrai boulot en adéquation avec nos compétences et un salaire qui va avec.
Ascenseur hors services, prière de revenir plus tard.
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Idée reçue