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22 / 03 / 2010 | 2 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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L'Apec s'allège de Courrier Cadres en s'évitant un PSE

Le conseil d'administration de l'Apec a décidé de se séparer de son mensuel Courrier Cadres et du site associé (35 des 800 salariés). Reste à le revendre. Des négociations exclusives sont engagés avec le groupe Touati, déjà repreneur de Rebondir, avec une échéance fixée au 27 avril.

La CFDT est la seule organisation syndicale siégeant au conseil d'administration de l'Apec qui a voté contre la cession, tandis que la CGT s'abstenait. Il faut dire que Courrier Cadres perdrait environ 3,5 millions d'euros par an. Et pas question pour le conseil d'administration de donner des arguments à l'État pour faire en sorte que Pôle Emploi absorbe tout bonnement cette institution paritaire créée en 1966 grâce à une cotisation de 0,06 % prélevée sur les salaires de tous les cadres (60 % à la charge de l’employeur).


Une cotisation qui a rapportée plus de 92 millions d'euros en 2008 sur un « chiffre d'affaires » de 133 millions d'euros. Le rapport financier 2008 indique un chiffre d'affaires de 2,7 millions d'euros, en progression de 8 %. Pas suffisant.

Outre son déficit déficit chronique, Courrier Cadres était depuis longtemprs une source d'insécurité juridique. En 2005, la Commission européenne avait en effet été saisie d’une plainte pour distorsion de concurrence de l’Apec, émise par plusieurs acteurs du recrutement français. Nouvelle plainte en 2006. « La Commission a classé l'affaire. Nous sommes capables de prouver, grâce à notre comptabilité analytique, que nos activités marchandes ne sont pas financées par une partie des cotisations », expliquait en 2008 Jacky Chatelain, le directeur général de l’Apec. Pas question de combler le déficit d'exploitation de Courrier Cadres en piochant dans une réserve, alimentée par les cotisations, de plus de 100 millions d'euros...

La surprise a été grande pour les salariés affectés au mensuel. « On nous avait initialement donné l'objectif d'atteindre l'équilibre en 2010. Puis cela avait été repoussé en 2011 », souligne un journaliste qui s'étonne que l'Apec ne mettent pas en place un PSE. « Il y a des possibilités de reclassement en interne », ajoute ce dernier qui prédit une vague massive de clauses de cession du côté des journalistes (indemnité de départ calculée sur la base plancher d'un mois de salaire par année d'ancienneté).

Une expertise va être conduite par le comité d'entreprise pour analyser « le business plan et la crédibilité du repreneur potentiel ». L'activité « événements », avec notamment le volet des salons, pourrait être la prochaine à alléger la barque des services marchands non rentables.

Le malaise est général à l'Apec. Le 26 février dernier, le directeur général adressait une lettre aux salariés après une tentative de suicide post-entretien d'évaluation : « il est de notre responsabilité collective d'être particulièrement attentif à celles et ceux qui traversent des périodes de fragilité. D’autant plus que nous sommes confrontés à des changements imposés par notre environnement (évolution de la  relation avec Pôle Emploi, renforcement de la concurrence, transformation de nos métiers) qui appellent de la part de chacune et de chacun d'entre vous une réactivité et un engagement fort ».

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