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05 / 03 / 2015 | 9 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Grève du dimanche : les élus parisiens dénoncent la gestion désastreuse du conflit par l'équipe d'Anne Hidalgo

Après un long conflit de près d'un an dans les établissements sportifs de la Ville de Paris, opposant la mairie aux agents de la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS), ce mouvement social inédit devrait agiter les débats au prochain conseil de Paris, prévu le 16 mars.

Dans un communiqué, le groupe Communistes-Front de Gauche dénonce la tournure que prend cette très longue grève. Les élus pourtant dans la majorité municipale dirigée par Anne Hidalgo déplorent ainsi « la gestion du conflit ». Mais surtout, ils accusent l'Hôtel de Ville de vouloir « passer en force » et casser la grève en affectant du personnel « volontaire » pour se substituer aux grévistes qui ont désormais étendu leur mouvement au samedi en plus du dimanche (lire ici).

De son côté, le groupe UMP dénonce aussi la gestion de ce mouvement social et reproche à la mairie de Paris de laisser pourrir le conflit. « Ce n'est pas faute de les avoir interpellés depuis un an. C'est bien que Jean-François Martins, l'adjoint (ex-MoDem) chargé des sports, se passionne pour l'Euro 2016 ou pour les JO mais en attendant, les Parisiens aimeraient simplement que les piscines, les stades et les gymnases soient ouverts le week-end », a déclaré au Parisien l'entourage de Nathalie Kosciuszko-Morizet, chef de file de la droite parisienne.

Pour justifier ce long conflit, la mairie sort une excuse on ne peu plus « mergitur ». « Entre les élections municipales et les élections syndicales, le dialogue social a pris du retard », a déclaré sans rire la ville sans toutefois vraiment convaincre. De fait, les élections professionnelles ont eu lieu il y trois mois déjà et le « dialogue social » n'a toujours pas commencé. À croire que l’exécutif municipal n'est guère pressé d'arrêter la grève. 

La principale revendication des grévistes de la DJS est l'augmentation de leur prime de 45 euros à 180 euros par dimanche travaillé. L’intersyndicale s’appuie sur le traitement des agents des trois bibliothèques municipales déjà ouvertes le dimanche et qui perçoivent une prime de 100 euros. « Après un an de conflit, quelle proposition concrète a-t-on à ce jour ? », demandent, non sans raison, les élus communistes dans leur communiqué. Pour le moment, la Ville de Paris ne propose que des miettes, avec une augmentation de 18 euros par mois, soit moins de 9 euros (au mieux) par dimanche travaillé. Pas très « fluctuat ».

Le groupe PCF-FDG demande donc à l’exécutif parisien « de reprendre les discussions avec l’intersyndicale, en tenant compte des revendications du personnel de la DJS, dans une logique d’équité de traitement entre les différentes directions de la ville, afin qu’une sortie vers le haut soit apportée à ce conflit ». Une demande on ne peut plus légitime car le dialogue social boit désormais la tasse à Paris. Les élus de la gauche parisienne tentent donc de lui envoyer un gilet de sauvetage.

La question de la prime dominicale pourrait enflammer un climat social déjà brûlant car la Ville de Paris compte ouvrir avant la fin de l'année 2015 deux nouvelles bibliothèques le dimanche (la Canopée dans le Ier arrondissement et Françoise Sagan dans le Xème). Un projet qui tient à cœur à Anne Hidalgo et ses petits camarades. Montant de la prime proposée aux bibliothécaires : 100 euros évidemment. De quoi rendre fou le personnel des équipements sportifs.

Une délibération concernant ces ouvertures devra être présentée aux syndicats lors d'un comité technique de la Direction des affaires  culturelles (DAC) prévu dans quelques semaines et présidé par Bruno Julliard, premier adjoint. Ensuite, cette même délibération sera mise à l'ordre du jour du conseil de Paris en avril ou juin. Reste à savoir si les élus vont la voter si aucune avancée n’a eu lieu dans les négociations. Dans ce cas, ces prochaines ouvertures de bibliothèques se ferait alors du mardi au samedi. Pour sûr, la question de la prime dominicale pour le personnel de la Ville de Paris sera au cœur des débats dans un hémicycle dont la devise est « fluctuat nec mergitur ». Y compris dans le social ?

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Bonjour Madame Konic, Vous affirmez : "Je travaille dans un musée et les salariés qui travaillent le dimanche de façon régulière n'ont pas de prime". Permettez moi de vous dire que c'est faux. Dans les musées, les agents de surveillance qui travaillent un dimanche sur deux (de manière régulière donc) touchent une prime de 90 euros par dimanche travaillé. C'est le cas à la Ville de Paris et à l’État