Organisations
General Electric : de légitimes inquiétudes sur les suppressions d'emploi
Le personnel de General Electric (GE) a organisé le 13 juin à Paris un rassemblement de protestation contre les suppressions d’emploi dans le groupe à l’appel des syndicats.
À l’occasion de l’inauguration le 13 juin à Paris dans le IIème arrondissement d’un centre de recherche et de développement, « la digital foundry » qui, selon la communication du groupe américain General Electric, devrait créer à terme 250 emplois, des salariés de GE ont organisé un rassemblement de protestation.
Objectif : exprimer leurs craintes face aux attaques du groupe contre les emplois.
« Il y a actuellement cinq PSE en cours » indique en effet Jean-Pierre Tellier, délégué syndical central FO chez General Electric.
Ces cinq plans touchent environ 800 emplois précise-t-il regrettant que les manifestants n’aient pu avoir de contact ce lundi soir avec le directeur général de GE, Jeff Immelt, pas plus qu’avec Emmanuel Macron, venus tous deux inaugurer le centre, mais plus tard et en arrivant très discrètement.
Fort doute sur des créations d’emploi
Le groupe GE qui a finalisé son achat du pôle énergie du groupe Alstom en novembre dernier a annoncé la suppression en deux ans de 6 750 emplois en Europe, dont 750 en France.
Dans le cadre de l’achat de la branche énergie d’Alstom, il a toutefois promis que d’ici 2018, 1 000 emplois auront été créés en France. Cette arithmétique laisse les syndicats pour le moins circonspects.
Parmi les milliers d’ex-salariés d’Alstom entrés dans le giron de General Electric, beaucoup sont concernés par la menace des suppressions d’emplois. Dans la région parisienne, c’est le cas sur les sites de la Courneuve ou encore à Massy indique Jean-Pierre Tellier.
L’appétit des actionnaires
Dès lors, les syndicats s’interrogent. « Quelle est réellement la stratégie industrielle du groupe ? GE se développe uniquement par le rachat d’entreprises qu’il s’empresse de restructurer pour se débarrasser des activités qu’il juge insuffisamment rentables, sans se soucier de la cohérence industrielle de ses décisions » indiquaient ce 13 juin les syndicats. Et de fustiger par ailleurs les talents de GE pour l’optimisation fiscale.
Les syndicats, qui demandent l’arrêt des plans de restructuration, s’inquiètent donc des pratiques de General Electric en France. Selon eux, le groupe vise à « satisfaire à tout prix l’appétit financier de ses actionnaires et de ses dirigeants au détriment de la fiscalité des pays d’accueil, des clients, des fournisseurs et des employés ».