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28 / 09 / 2017 | 2 vues
Didier Cozin / Membre
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Formation et insertion : Entreprendre pour apprendre ?

 "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent" Albert Einstein

La formation participe de notre compétitivité La désastreuse réforme de la formation de 2014 n'aura pas servi de leçon. Au lieu de repenser le travail, la formation et l'éducation en France on prétend, via un PIC (Plan d'investissement Compétences) mettre 15 milliards d'euros d'argent public sans se demander si refaire l'école à ceux qui ne l'ont pas réussie permettra de réellement les réinsérer dans le monde du travail

Entreprendre pour enfin se remettre à apprendre
Si en Allemagne le chômage des jeunes est quasi-inexistant (6 % contre 24 % en France), si l'industrie et la machine exportatrice allemande travaille à plein régime, si l'enseignement s'est lui aussi redressé (le choc PISA des années 2000) ce n'est pas un hasard mais bien parce qu'outre-Rhin le travail, l'éducation et les apprentissages sont pris au sérieux, développés sur le long terme dans un pays orienté résultats.

Notre "modèle" social a été largement construit sur l'hostilité à l'économie de marché
Nos entreprises sont considérées à la fois comme des vaches à lait fiscales et sociales (elles doivent tout payer et sur elles reposent à la fois notre social, la plupart des prélèvements et des obligations).
Aujourd'hui dans une planète globalisée et ultra-compétitive les entreprises ne peuvent plus assumer tout le social de un pays. Elles peuvent 
par contre grandement contribuer à relever le niveau éducatif des travailleurs si on leur en laisse l'opportunité et les capacités.

Le monde de l'éducation ignore souvent les entreprises, il caricature le travail depuis des décennies (l'après-68)
En France nous nous sommes appliqués depuis 40 ans à évincer les entreprises du monde éducatif (des écoles, des facs, de la formation initiale).
Les recettes scolaires traditionnelles échouent et ne peuvent plus réussir : des cours théoriques, des programmes figés, des établissements découpés en salles de classes, quelques ordinateurs et des enseignants plus ou moins convaincus ne suffisent plus à rendre les cours signifiants et les apprentissages effectifs (la compétence n'est ni une consommation d'heures ni des années d'études enfilées comme des perles).

Nos 3 millions de TPE et de PME pourraient pourtant être de fantastiques développeuses de compétences et de talents

Pour former autrement que dans des stages occupationnels les millions de personnes que le gouvernement souhaite remettre en selle ne serait-il pas possible d'abandonner les stages traditionnels de formation afin de rendre le travail formateur via une prise en charge par l'Etat, pôle emploi et les régions des coûts, des formalités et des contrats de ces nouveaux apprentis en entreprise (sur le modèle du CESU pour les particuliers) ?

- la formation, les charges, les formalités ne coûteraient rien aux TPE qui embaucheraient un premier salarié
- la partie théorique de la formation serait assurée par les CFA ou les organismes de formation
- les contrats, salaires, charges sociales et formalités diverses relèveraient des services de Pôle emploi ou de l'Etat (sur le modèle du CESU)

Un tel programme "entreprendre pour apprendre" aurait un quadruple intérêt

- il remettrait concrètement et réellement le pied à l'étrier de millions de personnes qui pourraient apprendre concrètement et durablement un métier

- il pourrait être comparé et évalué face aux programmes traditionnels de remises à niveau menés par Pole emploi et les divers organismes de formation depuis des décennies

- il permettrait de soutenir financièrement les TPE de notre pays tout en oeuvrant à leur possible transmission pour les prochaines années

- la France pourrait sortir de cette opposition ancienne et stérile du travail face à l'éducation, des travailleurs manuels face aux travailleurs "intellectuels" pour entrer dans l'apprenance et la formation tout au long de la vie.

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