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Défense du site de Calais : l'UNSA Tioxide reçu au ministère
Le rachat d’actifs de la société Rockwood par la multinationale Huntsman a été autorisé en septembre 2014 après la cession du brevet d’un produit appelé « TR52 », à Henan Billions, société chinoise, pour satisfaire la commission anti-monopole de la Commission européenne (qui estimait qu’il y avait un risque de monopole puisque le TR52 d’Huntsman n’était concurrencé que par le produit dénommé « RDIS » fabriqué par une filiale de Rockwood), les salariés de l’usine de Tioxide Europe SAS étaient inquiets pour leur devenir.
L’annonce du n° 2 du groupe Huntsman, Kimo Esplin (responsable financier en chef), relayée par le média Bloomberg le 11 décembre 2014, confirmant la volonté du groupe de fermer un site de production européen de 100 000 tonnes, bien des questions se posent concernant les salariés de l’usine calaisienne.
Malgré les relances faites par l’UNSA représentée par Thierry Ségard, secrétaire du comité d’entreprise de l’usine calaisienne et représentant de la branche pigment au comité européen auprès de la haute direction afin de connaître les intentions du groupe, aucune réponse n’a été donnée sur la stratégie du groupe à moyen terme.
- Dès que les élus (majoritairement UNSA chez Tioxide) ont eu connaissance de la perte du brevet, des démarches auprès de diverses administrations tant nationales qu’européennes ont été entreprises et ce, avant même que l’annonce de fermeture d’un site ne soit faite.
C’est ainsi qu’après plusieurs mois d’efforts les élus UNSA ont obtenu un rendez-vous au ministère du Travail avec non seulement la présence d’un conseiller en charge des mutations économiques et des restructurations auprès du ministre François Rebsamen, mais était aussi présent un conseiller du ministre de l’Économie et des Finances, Emmanuel Macron.
Durant cet entretien d’environ une heure trente, les questions posées par les interlocuteurs montraient qu’ils maîtrisaient déjà bien le dossier, informés en amont par le député Yann Capet qui a joué le rôle de facilitateur auprès des cabinets ministériels concernés.
Les élus UNSA ont eu le sentiment d’avoir été non seulement écoutés mais aussi entendus. Les services de l’État vont désormais prendre contact directement avec la direction de Huntsman pour les aider à enfin obtenir des réponses.
Il y a en effet urgence puisque le projet port 2015 prévoit un commencement des travaux dès cet été, sachant que l’usine de Tioxide rejette des effluents liquides en mer juste à l’endroit où doit être construit le nouveau port, un nouveau tuyau avec un tracé différent doit être mis en place et être opérationnel auparavant, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps car les travaux doivent commencer l’été prochain.
Après avoir largement subventionné Tioxide pour son projet « engrais » en 2011, la région est encore prête à mettre la main au porte-monnaie en octroyant pas moins de 12 millions d’euros pour financer la mise en place du nouvel émissaire en mer, il est donc normal qu’Huntsman donne des garanties.
- La présence des migrants (qui ne sont pas moins de 1 000 à ce jour sur le terrain de Tioxide) était également à l’ordre du jour, à un moment où Huntsman est peut-être en train de choisir le site à fermer, c’est un handicap supplémentaire pour l’usine calaisienne ; de ce point de vue, c’est à l’État de donner des garanties à Huntsman pour que cette situation soit réglée dans les meilleurs délais.
Les salariés émettent différents points de vues, allant de la reconnaissance au doute, en passant par le fameux « ça ne servira à rien » ou « de quoi ils se mêlent, on va être mal vus par le groupe ».
On peut en effet faire le gros dos et attendre que des décisions soient annoncées mais l’engagement et la responsabilité envers les salariés est de « mouiller la chemise » afin de travailler en amont sur les questions économiques qui influent forcément sur l’ emploi, les rémunérations et les conditions de travail, fondement du bien-être au travail car il ne suffit pas de briguer des mandats, il faut prendre les responsabilités qui vont avec.
Alors advienne ce que pourra mais on ne pourra jamais reprocher aux élus UNSA de n’avoir rien fait.