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Dans la peau des agents territoriaux : entre fierté et inquiétudes
Comment les agents territoriaux se sentent-ils dans leur travail ? Réponse : s’ils sont fiers du service de proximité qu’ils offrent aux Français, ils souffrent du mode de fonctionnement des collectivités et sont inquiets pour leur avenir. À la suite de cette étude approfondie commanditée par l’Observatoire social territorial de la MNT, les auteurs ouvrent la réflexion pour inscrire le management au cœur d’une nouvelle phase de la décentralisation.
Prenant en compte toute la diversité de la fonction publique territoriale (FPT), catégories d’agents, âges, lieux, métiers, types et tailles de collectivités, une étude qualitative a été menée par trois sociologues de renom [1]. Elle a permis de cerner la façon dont les agents perçoivent leur travail, leur environnement professionnel, les fondements de leurs motivations et de leur appartenance à la FPT.
Principal enseignement de l’étude : les agents territoriaux sont fiers et motivés par le service public local. Ils aiment leur travail, leur rôle et le service public. Les agents sont attachés à la fonction publique territoriale parce qu’elle leur permet d’être utile aux habitants. Ils donnent à leur mission un sens fort qui fonde leur identité et leur fierté.
Il existe toutefois un réel sentiment d’isolement. Ils ont souvent le sentiment de devoir trouver en eux-mêmes et pour eux-mêmes le sens de leur mission et de leurs motivations. Ils se sentent un peu seuls dans leur environnement professionnel pourtant très structuré. Ils accomplissent leur mission et en construisent le sens en parallèle du discours de l’institution locale.
Pour eux, le processus de décentralisation n’est plus du tout un mythe mobilisateur. Il représente plutôt une dynamique négative, dans laquelle leur statut s’affaiblit, sans garantie d’avenir même s’il reste encore un avantage précieux. Beaucoup vont jusqu’à décrire leur système de management comme paralysé.
Ce ressenti est encore plus important dans une période de crise chez les agents de catégorie C qui constituent 77% des effectifs de la fonction publique territoriale. Ils n’ont en effet, que peu de perspectives d’évolution et ressentent un réel sentiment d’insécurité qui était pourtant à leurs yeux l’essentiel du statut d’agent territorial.
Face à ce malaise, l’étude propose des pistes d’amélioration pour les différents acteurs qui évoluent autour de ces agents, qu’ils soient cadres intermédiaires, supérieurs ou élus. En effet, ceux-ci doivent relier à nouveau les agents à leurs institutions.
Redonner aux agents territoriaux un sentiment d’appartenance à leur collectivité et à la fonction publique territoriale. Cela semble nécessaire pour répondre à l’exigence de sécurisation symbolique. La décentralisation doit être perçue comme une amélioration des services publics locaux et une plus grande qualité du service aux habitants.
Redonner du sens au territoire, en inscrivant la relation humaine dans un espace concret et réel qui offre la possibilité d’ajuster les solutions aux situations individuelles et d’accompagner les personnes, les habitants.
Centrer les projets et les objectifs sur la qualité de la relation et de service aux habitants. Cette orientation du management paraît nécessaire pour redonner un sens aux missions quotidiennes, mais aussi pour recréer le lien entre les agents et les politiques locales.
Rétribuer le travail de façon différenciée avec une part variable de primes, à court terme et selon des règles connues et transparentes pour valoriser le travail des agents.
Mettre en place de nouvelles perspectives d’évolution salariale ou de carrière à moyen terme grâce à l’évaluation et à la reconnaissance personnelle. Cela devrait permettre de redonner des perspectives de carrière aux agents de catégorie C, en les encourageant notamment à passer des concours ou à les inciter à se former.
Pour recevoir la synthèse de l’étude ou les résultats complets - contacts : Dominique Dardel, chargée des relations avec la presse / 01 42 84 48 07 - dominique.dardel@adconvergence.fr Pierre Bernard, directeur de la communication / 01 44 83 13 03 - pierre.bernard@mnt.fr
[1] Philippe Guibert, sociologue, consultant et enseignant au CELSA. Coauteur du Descenseur social, enquête sur les milieux populaires, menée en 2006. Jérôme Grolleau, sociologue et consultant. Alain Mergier, sémiologue, sociologue et directeur associé du cabinet d’études sociologiques Wei institut coauteur du Descenseur social.
Prenant en compte toute la diversité de la fonction publique territoriale (FPT), catégories d’agents, âges, lieux, métiers, types et tailles de collectivités, une étude qualitative a été menée par trois sociologues de renom [1]. Elle a permis de cerner la façon dont les agents perçoivent leur travail, leur environnement professionnel, les fondements de leurs motivations et de leur appartenance à la FPT.
Principal enseignement de l’étude : les agents territoriaux sont fiers et motivés par le service public local. Ils aiment leur travail, leur rôle et le service public. Les agents sont attachés à la fonction publique territoriale parce qu’elle leur permet d’être utile aux habitants. Ils donnent à leur mission un sens fort qui fonde leur identité et leur fierté.
Il existe toutefois un réel sentiment d’isolement. Ils ont souvent le sentiment de devoir trouver en eux-mêmes et pour eux-mêmes le sens de leur mission et de leurs motivations. Ils se sentent un peu seuls dans leur environnement professionnel pourtant très structuré. Ils accomplissent leur mission et en construisent le sens en parallèle du discours de l’institution locale.
Pour eux, le processus de décentralisation n’est plus du tout un mythe mobilisateur. Il représente plutôt une dynamique négative, dans laquelle leur statut s’affaiblit, sans garantie d’avenir même s’il reste encore un avantage précieux. Beaucoup vont jusqu’à décrire leur système de management comme paralysé.
- Ils prennent donc en charge leur motivation et leur implication. Pour cela ils n’hésitent pas à trouver des montages, des techniques personnelles, ce qui ne les empêche pas de ressentir un réel sentiment d’injustice et de regretter une faible reconnaissance. Ils décrivent leur activité comme usante et vont même jusqu’à parler de souffrance au travail.
Ce ressenti est encore plus important dans une période de crise chez les agents de catégorie C qui constituent 77% des effectifs de la fonction publique territoriale. Ils n’ont en effet, que peu de perspectives d’évolution et ressentent un réel sentiment d’insécurité qui était pourtant à leurs yeux l’essentiel du statut d’agent territorial.
Face à ce malaise, l’étude propose des pistes d’amélioration pour les différents acteurs qui évoluent autour de ces agents, qu’ils soient cadres intermédiaires, supérieurs ou élus. En effet, ceux-ci doivent relier à nouveau les agents à leurs institutions.
Les préconisations des auteurs de l’étude s’articulent autour de deux grands axes
- Recréer des valeurs collectives
Redonner aux agents territoriaux un sentiment d’appartenance à leur collectivité et à la fonction publique territoriale. Cela semble nécessaire pour répondre à l’exigence de sécurisation symbolique. La décentralisation doit être perçue comme une amélioration des services publics locaux et une plus grande qualité du service aux habitants.
Redonner du sens au territoire, en inscrivant la relation humaine dans un espace concret et réel qui offre la possibilité d’ajuster les solutions aux situations individuelles et d’accompagner les personnes, les habitants.
- Recréer un cadre mobilisateur
Centrer les projets et les objectifs sur la qualité de la relation et de service aux habitants. Cette orientation du management paraît nécessaire pour redonner un sens aux missions quotidiennes, mais aussi pour recréer le lien entre les agents et les politiques locales.
Rétribuer le travail de façon différenciée avec une part variable de primes, à court terme et selon des règles connues et transparentes pour valoriser le travail des agents.
Mettre en place de nouvelles perspectives d’évolution salariale ou de carrière à moyen terme grâce à l’évaluation et à la reconnaissance personnelle. Cela devrait permettre de redonner des perspectives de carrière aux agents de catégorie C, en les encourageant notamment à passer des concours ou à les inciter à se former.
- Créé fin 2009 par la MNT, expert de la protection sociale territoriale, l’Observatoire social territorial mène des études afin de mieux connaître l’environnement des agents territoriaux, car il entend ainsi être animateur et fédérateur des acteurs institutionnels, territoriaux pour tous les sujets sanitaires et sociaux. Par ses analyses, il peut proposer des pistes d’actions managériales aux décideurs et renforcer ainsi le lien entre les agents et leur encadrement.
Pour recevoir la synthèse de l’étude ou les résultats complets - contacts : Dominique Dardel, chargée des relations avec la presse / 01 42 84 48 07 - dominique.dardel@adconvergence.fr Pierre Bernard, directeur de la communication / 01 44 83 13 03 - pierre.bernard@mnt.fr
[1] Philippe Guibert, sociologue, consultant et enseignant au CELSA. Coauteur du Descenseur social, enquête sur les milieux populaires, menée en 2006. Jérôme Grolleau, sociologue et consultant. Alain Mergier, sémiologue, sociologue et directeur associé du cabinet d’études sociologiques Wei institut coauteur du Descenseur social.
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