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26 / 02 / 2024 | 17 vues
Jean Meyronneinc / Abonné
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L'insertion par l'activité économique (IAE): une tendance à la baisse

L'insertion par l'activité économique (IAE) permet à des personnes sans emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles de bénéficier d'un contrat de travail.
 

Elle est née dans les années 1970 à l’initiative d'acteurs de terrain qui souhaitaient favoriser l’autonomie des personnes en situation d’exclusion sociale et professionnelle. La reconnaissance institutionnelle de l’IAE et sa structuration se sont ensuite déroulées progressivement.
 

 

Elle vise notamment les :

  • Chômeurs de très longue durée (24 mois ou plus)
  • Personnes qui touchent des minimas sociaux (RSAASSAAH)
  • Jeunes de moins de 26 ans en grande difficulté
  • Travailleurs reconnus handicapés

 

Combien de personnes sont concernées et quelles sont les enseignements à en tirer?

 

La Dares s'est penchée ces derniers mois sur ce dossier et nous livre les résultats de ses observations dans deux notes de décembre  dernier et de Janvier 2024.
 

On retiendra, entre autres que :

- La Dares constate une nette diminution des entrées dans les associations intermédiaires en 2022.

- Sur l'ensemble des structures concernées, 174800 nouveaux contrats ont été signés, soit 4% de moins qu’en 2021. Cette baisse résulte du net recul (-22%) des entrées dans les associations intermédiaires (AI).

Dans les autres structures, le nombre d’entrées augmente (+4% en ACI (Ateliers Chantiers d'insertion) , +9% en EI ( entreprises d'insertion) , +5% en ETTI ( Entreprise de travail temporaire d'insertion) et reste élevé par rapport à avant 2021, année marquée par une forte reprise.

-Des durées de parcours en baisse dans les structures accueillant directement leurs salariés

- Près d’un tiers des salariés en insertion sont demandeurs d’emploi de très longue durée à leur embauche.

En AI, les salariés sont majoritairement des femmes, employées de service auprès de particuliers ou ouvrières non qualifiées dans le nettoyage.

Dans les autres structures, les salariés de l’IAE sont majoritairement des hommes ouvriers non qualifiés.

- Six mois après être sortis d’un parcours d’insertion par l’activité économique (IAE) en 2021, près de la moitié des bénéficiaires sont en emploi.(45%)

Cette part est plus élevée pour les sortants d’associations intermédiaires (AI) et d’entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) que pour ceux d’entreprises d’insertion (EI) et d’ateliers et chantiers d’insertion (ACI).

- Les trois quarts des sortants en emploi sont salariés hors intérim : quel que soit le type de structure, au moins un quart sont en CDI.

- Les personnes bénéficiaires de minima sociaux ou inscrites de longue durée à France Travail (ex-Pôle emploi ) sont celles qui s’insèrent le moins bien à la sortie.

- L’insertion varie selon les régions, en raison des différentes dynamiques du marché de l’emploi local mais aussi des types de structures présentes dans ces territoires et selon les profils des bénéficiaires.

 

 

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Les récentes annonces de coupe budgétaire ainsi que la parution de la circulaire relative au fonds d’inclusion dans l’emploi (FIE) confortent les inquiétudes du RTES quant au devenir des structures de l'IAE et notamment des Ateliers et Chantiers d’Insertion. 

 

En effet, les structures de l'IAE sont des partenaires majeurs dans le développement d'une économie de la transition, créatrices d’emplois durables, favorisant la cohésion sociale et territoriale.

Elles jouent un rôle crucial de filet de sécurité pour les plus vulnérables et sont de véritables partenaires des démarches de GPEC territoriale et/ou sectorielle. Elles permettent la structuration de filières, notamment autour de la transition écologique (textile, réemploi, alimentation durable, etc.) et le développement de nouveaux métiers en lien avec celles-ci. Ce sont concrètement des acteurs porteurs d'innovation sociale et de cohésion territoriale au niveau local

 

A travers un courrier envoyé ce mardi 12 mars 2024 à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, le RTES appelle à un renforcement du soutien de l’Etat, que ce soit au travers des aides au poste ou du FDI, ainsi qu’à une meilleure répartition des dotations de postes, sur le plan territorial et auprès de la diversité des structures de l’IAE. Le RTES sollicite une rencontre avec la ministre afin de présenter ses éléments d’analyse et de propositions.

 

Retrouvez le courrier dans son intégralité en cliquant ici

La délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) du ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités vient de  lancer avec le soutien des réseaux de l’insertion par l’activité économique (IAE) une concertation afin d’élaborer avant l’été une "feuille de route renouvelée" pour l’IAE

Plusieurs  groupes de travail ont été installés au niveau national ainsi qu'au niveau local , coanimés par la DGEFP et les réseaux de l’IAE.

 Une première réunion nationale s’est tenue  début février et deux ateliers territoriaux ont été organisés à Grenoble (2 février) puis à Bordeaux (5 mars).

Une 3e réunion est prévue au conseil départemental de Côte-d’Or le 11 avril prochain.