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L’emploi des seniors doit devenir une cause nationale
Les salariés sont trop souvent renvoyés à leur âge avancé et disent ressentir leurs premières difficultés dans les entreprises dès 45 ans, un âge qui correspond à la moitié de la vie active. Un comble ! À l’heure des réformes des retraites, de l’assurance chômage et du marché du travail, il faut faire de l’emploi des seniors une cause nationale.
Le poids des représentations négatives
Alors que les discriminations basées sur l’âge sont interdites, la France est particulièrement touchée par la défiance vis-à-vis des seniors, notamment chez les managers. Face à la montée du chômage de masse, les travailleurs les plus âgés ont longtemps été incités à sortir précocement du marché du travail, à l’aide de nombreux dispositifs de cessation anticipée d’activité (les préretraites) dont le poids sur l’âge moyen de départ à la retraite a été significatif. Chômage de longue durée, minima sociaux, trappes à pauvreté etc. dans un référé adressé au Premier Ministre, la Cour des compte déplore à son tour que « les politiques en faveur de l’emploi des seniors ont été délaissées par les pouvoirs publics et le service public de l’emploi ces dernières années ».
Trop de seniors sont en inactivité subie
Le marché du travail français s’avère particulièrement discriminant pour les actifs âgés. Ainsi, le taux d’activité des 55-64 ans en France (56 %) est inférieur à la moyenne de l’Union européenne (62 %) et près d’une personne non-retraitée de 61 ans sur quatre est inactive. Plus grave encore, le taux d’emploi des 60-64 ans est de 45,1 % au sein de l’Union européenne ; il n’est que de 31,5 % en France. Les causes sont trop nombreuses pour les citer toutes mais comment ne pas évoquer la méfiance infondée des managers vis-à-vis des seniors, le faible accès à la formation professionnelle, l’effet « horizon » limitant l’intérêt supposé d’investir dans le travailleur plus âgé...
Une définition à géométrie variable…
La définition du « senior » n’est pas uniformément arrêtée dans les politiques publiques. Généralement, on retient le seuil de 55 ans pour la définition du travailleur senior. Pourtant, les difficultés peuvent surgir avant cet âge et il convient d’agir bien plus tôt pour prévenir ces difficultés. L’idée qu’un âge avancé joue en défaveur du candidat à l’emploi est commune aux employeurs, aux travailleurs et aux cabinets de recrutement et que la France « est particulièrement touchée par la défiance vis-à-vis des seniors, en particulier chez les managers », selon un rapport alarmant du Sénat. Plus ces derniers seront âgés, moins ils seront mobiles, faute de pouvoir espérer retrouver un autre emploi alors que l’expérience permet souvent de compenser l’obsolescence, perçue ou réelle, des compétences.
L’emploi des seniors doit être une cause nationale
En définitive, il faut cesser d’assimiler l'âge avancé dans l’entreprise avec la sénilité. Pour régler le problème de l’emploi des seniors, il n’y a pas de dispositif miracle. La solution doit passer par une prise de conscience des entreprises quant à la valeur ajoutée des travailleurs âgés et de la nécessité d’avoir une gestion équilibrée de leur pyramide des âges. Il convient également de s’interroger sur la pertinence de l’emploi du terme « senior » qui peut être stigmatisant car renvoyant à une perception que les intéressés eux-mêmes n’ont pas.
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emploi seniors
La démarche d'employabilité des seniors peut être individuelle (transformation du poste ou mutation dans un poste moins exposé ou reclassement professionnel), mais c'est surtout la mise en œuvre d'une politique d'adaptation collective et préventive des facteurs de santé au travail tout au long de la vie professionnelle du début de carrière jusqu'à la retraite qui se révèle la plus efficace.
source : La prévention des risques professionnels des seniors : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/ergonomie-au-poste-de-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=164&dossid=344