Participatif
ACCÈS PUBLIC
22 / 09 / 2008
Samuel Gaillard / Membre
Articles : 15
Inscrit(e) le 25 / 01 / 2008

Financement des entreprises : l'heure des comptes a sonné !

Si nous payons aujourd’hui, il faut demander des comptes ! Noël Forgeard, 12 millions d’euros, pour une catastrophe économique; Tchuruk et Russo, 6 millions, pour une débâcle cinglante. Cela suffit ! Si le pouvoir politique, n’est plus capable de prendre l’initiative, comme un boxeur sonné, aux yeux éteints, c’est aux représentants du personnel, d’intervenir. Car au-delà de l’économie géopolitique, c’est de la survie même de nos entreprises, dont il s’agit.

Il est tout d’abord nécessaire que le comité d’entreprise soit informé et consulté sur les modalités de rémunération des dirigeants, conformément aux dispositions de l’article L.2323-6 du Code du travail, qui prévoit que : " Le comité d'entreprise est informé et consulté sur les questions intéressant l'organisation, la gestion et la marche générale de l'entreprise et, notamment, sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs,... ".Si la rémunération variable, les stocks options, les actions gratuites, les golden parachutes, ont, à l’évidence, une influence sur la gestion de l’entreprise par son dirigeant, alors, le comité d’entreprise doit être consulté sur ce point. Car ce sont les salariés qui rendent des comptes, lorsque la gestion est déficiente : l’exemple d’EADS en témoigne !

Au-delà de cette obligation de consultation, il est nécessaire que les syndicats puissent désormais se voir ouvrir le même pouvoir de blocage qu’en matière d’hygiène et de sécurité, comme cela a été reconnu par Cour de Cassation dans un arrêt, célèbre, du 5 mars 2008 (SNECMA c/ CGT, P. n° 06-45888). Car si le Juge peut suspendre, aux termes de cet arrêt, la mise en œuvre d'une réorganisation lorsqu’elle est « de nature à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs concernés », il n’y a aucune raison qu’il ne puisse pas suspendre les mesures, golden parachutes, stock options outranciers, retraites dorées exorbitantes, lorsque ces avantages ne sont pas justifiés par l’intérêt de l’entreprise, et sont même de nature à compromettre l’emploi des travailleurs concernés.Ce sont aujourd’hui les travailleurs qui payent. L’heure des comptes a sonné !

 

Afficher les commentaires

J'aimerais que l'on fasse effectivement les comptes.

Depuis le début de la crise, en injections et autres prises de participation des banques centrales et gouvernements, à combien se monte le hold-up? J'en suis à peu près à 1000 milliards d'euros sans compter les 700 milliards de dollars en discussion à Washington.

 Dans le même temps, le gouvernement supprime 30000 postes dans la fonction publique, ne donne pas de coup de pouce au SMIC, n'élève même pas les salaires de ses serviteurs au niveau de l'inflation (alors que l'objectif naturel devrait même être inflation + croissance)... tout ceci sous prétexte que les caisses sont vides.

De même, les banques centrales empêchent les états d'être en déficit ou d'augmenter les liquidités lorsqu'il s'agit de lancer des politiques de grands travaux majeures comme fournir de l'eau potable à la population mondiale, réduire la pauvreté, rénover les bâtiments pour réduire drastiquement la consommation d'énergie, créer des infrastructures de transport moins polluants que le réseau autoroutier et la production de 4x4 individuels, ...

 Pourtant, les distributions actuelles, inutiles pour l'économie réelle et donc inflationnistes, ne gênent pas ces mêmes grand argentiers. Il est évident qu'il y a nécessité de sauver le système de crédit car la perte globale de liquidités enrayerait l'économie réelle autant que la finance. Mais sauver les comptes courants est possible sans sauver les traders qui se sont faits du beurre pendant des années en riant de notre naïveté, nous travailleurs en entreprises, en usine ou en administrations, nous qui créons des biens ou des services alors qu'eux créaient de la monnaie et se la mettaient dans la poche à notre détriment.

 Il est effectivement temps de passer à un financement d'investissements plutôt qu'un sauvetage d'une bulle qui doit nécessairement exploser.

Une politique de grands travaux est possible par ce biais et pourrait relancer non pas la bulle spéculative mais l'emploi et la société, les citoyens et les Etats.