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05 / 04 / 2011 | 1 vue
Sylvain Thibon / Membre
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Inscrit(e) le 07 / 01 / 2010

Canal+ : la démocratie sociale à l’épreuve d'internet

La communication des instances représentatives du personnel sur internet suscitent crispations et interrogations de quelques dirigeants du groupe.

Lu par des centaines de salariés, apprécié par beaucoup, dénoncé par quelques uns, le blog de la CGC n’échappe pas à l’air du temps.

Alors que d’autres syndicats de Canal+ possèdent leurs propres blogs ou sites d’échanges, celui de la CGC concentre les débats en interne. Le moindre échange peut susciter des réactions souvent démesurées et incompréhensibles à ce niveau de responsabilité.

Pire, la déviance vers une diabolisation de certains responsables sociaux devient un sport encouragé.

Notre communication, un contre-pouvoir indispensable…


Éteindre tout contre-pouvoir dans l’entreprise comme ailleurs serait dangereux et pernicieux.
Sans contre-pouvoir, la dérive autoritaire prospérerait sans contrainte, cette dérive autoritaire déjà bien présente : « pensez comme moi ou partez » !

Pressions permanentes, messages subliminaux, admonestations en réunion, diabolisations, tout est bon pour dire que la communication sociale doit rester calfeutrée derrière les murs de l’entreprise. Faut-il se réjouir ou s’offenser que des centaines de salariés consultent régulièrement les sites des représentants du personnel ? Seule la direction aurait donc droit de parler, de dire le bien, de pointer les dysfonctionnements, en exigeant l’omerta ?

L’avenir, le succès de l'entreprise moderne se construira avec les salariés et pas contre eux. Si les entreprises ont tant de mal aujourd’hui à atteindre leurs objectifs, c’est peut-être parce qu’elles méprisent beaucoup plus leurs collaborateurs qu'autrefois, le résultat financier devant tout autre préoccupation, l'humain relégué aux antipodes des préoccupations de nos dirigeants.

Le syndicalisme malmené aujourd’hui plus qu’hier, doit s’adapter à la nouvelle donne d’internet et des réseaux sociaux.

  • Entre l’absence totale de communication moderne et la profusion, il y a certainement un point d’équilibre à rechercher avec des dirigeants attachés à préserver une image lisse d’eux-mêmes ou de leur entreprise et des représentants du personnel soucieux d’informer, de faire respecter le droit et de susciter le débat.

Faut-il encore, en 2011, que la démocratie s’arrête à la porte de l’entreprise ?


Autrefois, la communication sociale des syndicats se limitait à la distribution de tracts aux portes de l’entreprise. Lorsque le dialogue se bloquait, la grève pouvait prendre le relais, les dirigeants pouvaient également être séquestrés...

Aujourd’hui, cela paraît bien incongru. Dans notre société policée, les syndicalistes ont perdus leurs gros bras. Par quoi les ont-ils remplacés ? Lorsque les syndicats communiquent devraient-ils le faire avec les méthodes du siècle dernier ?

Moins de tracts, mais une communication plus ciblée, moderne, démocratique et participative. Cela suppose d’abord d’assoir ce débat sur la confiance et le respect, préalables indispensables.

  • Justement, un nouvel intranet va bientôt voir le jour…


Pourquoi les instances représentatives du personnel ne disposeraient-elles pas d’un espace de dialogue et d’expression sur cet outil ?

C’est possible. Seule la volonté de certains de nos dirigeants manque. Manque d’audace certes, mais aussi manque de clairvoyance quant à l’évolution de la communication sociale dans l’entreprise.

Notre syndicat appelle à la raison et au renouvellement de la pensée et de l’action.

Ce débat dépasse notre seule entreprise, il concerne aussi la galaxie des entreprises du groupe Vivendi. Plutôt que de le tirer vers le bas, nous proposons d’engager ce débat au niveau du groupe Vivendi.

Nos dirigeants ont mieux à faire que de se soucier d’affaiblir la parole sociale. Car cette évolution est irréversible. Une faille entre le discours du « top management » et les salariés qu'il s'agit de combler.

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