Coup dur pour les 79 salariés de l’imprimerie Decoster à Sequedin, dans le Nord : le tribunal  de commerce de Lille a placé leur entreprise en liquidation judiciaire le 21 mars, ce qui signifie 79 licenciements.

Hors de question pour les salariés, qui revendiquent une prime extra-légale et qui l’ont fait savoir en manifestant, sous les couleurs de FO (seul syndicat dans l’entreprise), devant l’imprimerie à deux reprises, les 26 et 28 mars.

« On nous dit que les dettes de l’entreprise dépassent ses possibilités de paiement, qu’il n’y a pas assez d’argent, mais l’inspection du travail en doute, au point d’avoir saisi le parquet le 29 mars pour évaluer précisément le patrimoine industriel de Decoster », précise Walter Da Roucha, secrétaire général du syndicat FO du Livre du Nord. « D’après le directeur départemental du travail, le groupe Decoster aurait vendu, en mai 2011, une de ses imprimeries (Helio Lys), qui devrait lui rapporter quelque 700 000 euros par an  pendant cinq ans », ajoute le responsable FO.

Outre le flou qui entoure les finances du groupe, les dirigeants de Decoster sont abonnés aux prud’hommes pour une vingtaine de procédures, toutes gagnées par FO.

Spécialisée dans l’impression de publicités pour la grande distribution et la vente par correspondance (Les 3 Suisses, Boulanger, Kiabi etc.), l’imprimerie Decoster de Sequedin a connu une baisse d’activité qui a conduit à sa mise en redressement judiciaire début janvier.

En février, le carnet de commandes est reparti au point que le tribunal de commerce a autorisé, le 7 mars, la poursuite de l’activité... avant de prononcer (quinze jours plus tard) sa liquidation.

Un épilogue si brutal que FO se demande s’il ne s’agit pas d’une « faillite organisée ».