La révolution de janvier 2011 en Égypte a mis en lumière les difficultés économiques auxquelles une large partie de la population était confrontée. Parmi elles, le manque de sécurité des emplois et la faible couverture sociale qui leur est associée.

Ce document de travail présente un panorama de l’emploi en Égypte, en s’intéressant notamment à l’évolution de l’emploi informel. À cette fin, il mobilise des données individuelles issues d’enquêtes sur les ménages pour les années 1998, 2006 et 2012.

L’analyse montre que le désengagement de l’État a été très marqué durant cette période et ne s’est pas accompagné d’actions visant à faire respecter la législation du travail dans le secteur privé, ce qui s’est traduit par une progression significative de l’emploi informel. Ce dernier touche particulièrement les hommes, les jeunes et les moins éduqués, bien que l’âge et l’éducation assurent, avec le temps, une protection de moins en moins efficace face à l’emploi informel. À cette absence de protection sociale s’ajoute la précarité de bon nombre d’emplois privés.