Les entreprises empiètent de plus en plus sur le temps libre. « L’une des façons de grignoter progressivement sur ce temps libre est de donner l’illusion de la liberté aux salariés dans leur vie au travail. C’est de la soumission librement consentie pour les salariés qui jouent le jeu. Mesurer les interférences entre vie privée et vie au travail permet de repérer la frontière entre les deux dimensions et de dissiper les zones de flou qui ont tendance à se développer. Savoir distinguer le temps contraint (qui caractérise la vie au travail) du temps libre (qui est une dimension de la vie privée) est indispensable », estime Marcel Lourel, enseignant-chercheur, professeur en psychologie santé et travail à l’IUFM de Valenciennes, qui a adapté et validé en français l’échelle internationale Swing (survey work-home interaction-Nijmegen), un outil qui permet de mesurer les effets positifs et négatifs de la vie au travail sur la vie personnelle et inversement.