Developpement durable-Transports (nouveau gouvernement): Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre, et Thierry Mariani, Secrétaire d'Etat aux transports
Le nouveau gouvernement Fillon a été annoncé ce dimanche soir 14 novembre 2010.
L'aboutissement de ce (long) feuilleton a mis en lumière les diverses fautes commises par le Président de la République.
Tout d'abord, sur la date très mal choisie. Alors que d'aucuns attendaient fort logiquement un remaniement à l'issue de l'échec retentissant des élections régionales de mars dernier, le Président a confirmé dès juin son idée de changer l'équipe ministérielle.
A compter de juin, dans tous les cabinets ministériels, ce fut l'attente du "moment" sans compter les suppressions de conseillers ordonnées par le Président de la République (devant être réalisées à fin août). Ce fut dont le moment du pourrissement interminable pour celles et ceux qui ne savent pas combien de temps il fallait patienter pour être en ordre de marche et se projeter dans l'avenir avec de nombreux dossiers importants en cours (notamment dans les domaines du développement durable et des transports).
A partir de fin août, c'est la course à la candidature (où à la reconduction) pour le poste de Matignon et dans les ministères. Presqu'aucun membre du gouvernement, ministres et secrétaires d'Etat, n'est assuré de son avenir, de son portefeuille. Jusqu'à une dizaine de jours à peine avant l'annonce de ce dimanche 14 novembre, rien n'est joué pour Matignon comme pour les autres ministres. Bien sûr, depuis quelques mois, on connait certains partants (Kouchner, Amara, Woerth...).
Le résultat est la composition du gouvernement annoncé ce dimanche 14 novembre 2010.
Un constat: c'est un gouvernement resseré à droite et l'ouverture au "centre" et à ceux qui ont quitté la gauche n'est plus d'actualité. Sont nommés quelques fidèles du Président, et quelques géneurs (Leroy du parti NC, Montchamp, porte parole de République Solidaire de D.Villepin...) pour d'autres responsables politiques de la majorité présidentielle.
Côté environnement, écologie, développement durable et transports, le portefeuille est confié à Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre, et Thierry Mariani, Secrétaire d'Etat aux transports.
On remarquera que l'énergie qui relevait auparavant de ce grand portefeuile détenu par Jean-Louis Borloo est passé au ministère de l'Industrie (relevant des finances). Dans le concept mis en oeuvre depuis 2007 par le Grenelle de l'Environnement, c'est assurément une belle claque pour les associations environnementales, comme pour les représentants d'usagers et certains syndicats, qui considéraient que l'énergie ne pouvait être à l'écart d'une grande politique publique du développement durable.
Concernant les deux personnalités, Nathalie Kosciusko-Morizet, aux côtés de J.L.Borloo a montré son professionnalisme et sa capacité sur le dossier environnemental et surtout son envie d'avancer sur ces questions. On sera beacoup plus surpris du secrétaire d'Etat très droitier (et surfant sur un électorat positionné entre UMP et FN) Thierry Mariani (député du vaucluse) qui a habitué les français de ses nombreuses diatribes sur l'immigration et la sécurité en usant et abusant de ces sujets. Placer un tel tribun sur un secteur très syndiqué et organisé comme les transports relève d'un effet et surtout d'une prise de risque stupéfiante de la part du chef de l'Etat.
Une des récentes envolées du député Thierry Mariani fut sa proposition d'excuser certains employeurs pour l'embauche de salariés clandestins (amendement N°17, projet de loi immigration N°2814) par le dépot d'un amendement très protecteur (puisque l'on devrait prouver que l'employeur avait l'intention de frauder, ce qui est très difficile en l'espèce).
L'avenir nous dira donc si cette nouvelle équipe saura redynamiser l'esprit du Grenelle de l'Environnement qui a connu ces derniers mois de sérieux remises en cause.