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16 / 04 / 2024 | 13 vues
Michel Beaugas / Abonné
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Formation professionnelle continue : le hold-up du gouvernement continue !

Une année après la réforme des retraites et moins de 5 jours après l’échec de la négociation nationale interprofessionnelle relative à l’emploi des seniors et aux parcours professionnels, le gouvernement, la recherche de la moindre économie ne faiblit pas, et ce au détriment du droit à la formation professionnelle des salariés.

 

Le 15 avril 2024, dans le cadre de la consultation de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle, nous  avons  reçu deux projets de décrets destinés à réguler les dépenses en matière de formation professionnelle continue en imposant un reste à charge obligatoire de 100 euros aux titulaires du Compte personnel de formation (sauf participation de l’employeur) et en supprimant les aides à l’embauche en contrat de professionnalisation.

 

Ainsi, le gouvernement renforce sa politique du tout apprentissage en signant la fin des contrats de professionnalisation.

 

Pour notre organisation syndicale , les dispositifs sont détournés de leur but et de leur objet. A terme, seul l’apprentissage constituera la voie d’accès à l’emploi, tandis que le Compte personnel de formation deviendra la principale source de financement des parcours de formation en entreprise.


Notre confédération  réaffirme que le Compte personnel de formation est un droit individuel qui appartient au salarié. Imposer un reste à charge de 100 euros à défaut de participation financière de l’employer est injuste, inégalitaire et illégitime.

 

Notre organisation  conteste le bien-fondé de ces mesures de régulation.

 

Pour nous , seule la bonne information des actifs ainsi que la sécurisation de leur parcours professionnel répondront durablement aux enjeux et aux problématiques de notre temps.

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Les organisations patronales ont également vivement réagi contre la suppression de l’aide à l’embauche pour les contrats de professionnalisation

Les employeurs s’inquiètent du projet de décret proposant la suppression de l’aide à l’embauche pour les contrats de professionnalisation.

Pierre Lobry , Président de la Fédération nationale des Geiq (groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification) dans une récente  tribune dénonce ce choix budgétaire.

Pour mémoire: les Geiq signent chaque année environ 10.000 contrats de travail dont plus de 80% sont des contrats de professionnalisation et dont "environ 30% seraient concernés" par la suppression de l’aide gouvernementale.

Pour sa part ,il juge le dispositif actuel  "particulièrement adapté pour les personnes qui rencontrent des difficultés d’accès ou de retour à l’emploi et pour les métiers pour lesquels il n’existe pas de diplôme".

De son côté  la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME),  souligne que "si les entreprises n’embauchent pas pour bénéficier d’une aide financière, augmenter le coût du travail constituera un frein, notamment pour les plus petites d’entre elles".

Elle tient à  rappeler qu'"ils étaient l'an dernier  près d’un million à avoir ainsi pu accéder à des formations en contrat d’apprentissage ou en contrat de professionnalisation".

 

Par  ailleurs, Marc Sanchez, secrétaire général du Syndicat des indépendants (SDI), considère que le gouvernement "se tire une balle dans le pied", sachant que "les contrats de professionnalisation, notamment ceux visés dans le décret du ministre du Travail, permettent l’insertion à l’emploi en alternance de personnes qui désirent acquérir une nouvelle qualification".

Un constat partagé par Hugues Vidor , le président de l’Udes,(l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire () qui voit dans cette décision "comme une contradiction dans un contexte de lutte contre la précarité et l’objectif du plein emploi".  ( cf article dans ces colonnes récemment)

  La suppression de cette aide porterait un grand coup aux entreprises de l’ESS, à 90% des TPE, confrontées à des difficultés de recrutement récurrentes. "C’est également un mauvais signal envoyé aux salariés de moins de 30 ans en recherche d’une formation et d’un emploi."