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19 / 01 / 2022 | 116 vues
Laurent Grandguillaume / Membre
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Quand la santé se dégrade face au chômage...

TZCLD, Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Force femmes et La Cravate solidaire publient les résultats d’une enquête (1) menée auprès de 1 000 personnes sur les conséquences physiques et psychiques du chômage sur leur état de santé. Parce que recouvrer la santé est un facteur préalable au retour à l’emploi, nos quatre associations proposent des actions concrètes pour améliorer la prise en charge de la santé des chômeurs. 

 

Principaux éléments de constat à retenir

  • Parmi les 38 % de personnes évoquant une dégradation de leur état de santé, près de 60 % estiment qu’elle est due au chômage.
  • Parmi ces dernières, près de 37 % expriment le fait que, depuis le début du chômage, les maladies dont elles étaient déjà atteintes se sont aggravées et près de 25 % disent avoir développé une ou plusieurs nouvelles pathologies.
  • Enfin, 43 % des personnes reconnues handicapées déclarent que leur état de santé s’est dégradé.
  • Par ailleurs, plus le chômage se prolonge, plus les gens sont nombreux à déclarer une détérioration de leur santé : 24 % des gens au chômage depuis moins de 6 mois contre 41 % pour une durée de chômage de 6 mois à un an et 47 % pour ceux au chômage depuis plus de 3 ans.

Ainsi, le chômage semble être un facteur aggravant de la santé des personnes préalablement malades ou handicapées. En plus d’être socialement et financièrement fragilisés, les gens subissant le chômage voient leur état de santé se dégrader à mesure que le chômage se prolonge, ce qui accentue leurs difficultés globales et constitue un facteur défavorable à leur retour à l’emploi

 

Les chiffres et les témoignages collectés via l’enquête réaffirment que le chômage détériore la confiance en soi, renforce l’isolement et suscite dépression, anxiété et angoisse : ces situations peuvent par ailleurs favoriser l’émergence d’habitudes addictives, nocives pour la santé.

 

Parmi les raisons expliquant les conséquences négatives du chômage sur la santé, le manque d’argent pour subvenir aux besoins de basz, comme se soigner (presque 32 %), est apparu. Le renoncement aux soins s’accentue quand il s’agit de consulter un spécialiste : 11 % des gens ont renoncé à consulter un généraliste et plus de 12 % à consulter un spécialiste. Près de 23 % disent avoir renoncé à des soins ou à des examens. À noter que plus de 12 % des femmes ont renoncé à leur suivi gynécologique, ce qui peut augurer d’un échec de la prévention de certaines maladies. 

 

Plus de 42 % des gens pensent que leur état de santé les empêche d'efficacement chercher un emploi, 25 % qu’il les empêche d’être recrutées, 24 % qu’il a été la cause de rupture d’un CDI et 7 % d’un non-renouvellement de contrat.

 

Il peut sembler évident d’affirmer que la santé, droit indispensable à l’exercice des autres droits, est un préalable au travail. Mais il est essentiel de le rappeler quand la santé dégradée devient un frein au retour à l’emploi.

 

Au regard de ces résultats qui mettent en avant les conséquences de la privation d’emploi sur la santé, nos quatre associations formulent plusieurs propositions :

  1. renforcer l’écoute sur les questions de santé dans le cadre de l’accompagnement à l’emploi ;
  2. lutter contre la dégradation de la santé psychique des chômeurs en proposant un accès gratuit et régulier à un service d’aide psychologique au moment de la rupture du contrat de travail, au bout d’un an puis de deux ans de chômage ;
  3. améliorer l’information sur la complémentaire de santé solidaire et en simplifier l’accès ;
  4. rendre l’accès à des produits d’urgence et d’hygiène de base gratuit ;
  5. instaurer une visite médicale périodique tout au long du parcours de recherche d’emploi et des mesures de dépistage gratuites, afin de prévenir et traiter les éventuelles conduites addictives et les risques de maladies physiologiques ou psychiques ;
  6. et élaborer des supports d’information sur les droits en matière de santé et les diffuser au moment de la séparation professionnelle.

 

(1) Les résultats complets de cette enquête sont disponibles sur: c658bbb-3826-DF-SNC-SyntheseSante-WEB.pdf (oonops.eu).

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Le collectif Pour la parole de chômeurs, composé de 20 associations actives dans l’accompagnement des personnes en recherche d’emploi, a réalisé une enquête entre février et juin 2021 auprès de chercheurs d’emploi afin de recueillir leur parole. Il publie ainsi un livre blanc pour porter leurs voix dans le débat public en amont des élections présidentielle et législative de 2022.
 

L’opinion porte un regard paradoxal sur les politiques publiques qui visent à soutenir ou contraindre les chômeurs. La raison principale est qu’elle maîtrise peu les réalités du chômage et les dispositifs de protection sociale, comme l’ont montré plusieurs études telles que le “Baromètre de la perception du chômage” (Elabe, 3e édition, nov. 2021). Le présent travail cherche à étoffer ces connaissances en éclairant la réalité vécue par les personnes concernées par le chômage. Il a vocation à enrichir les débats dans les mois qui viennent.

 

La conférence de presse qui se tiendra le 25 janvier  sera l’occasion d’entendre les témoignages de personnes ayant répondu à l’enquête et de présenter les propositions formulées dans ce livre pour lutter contre le chômage de longue durée.

 

Le collectif Pour la parole de chômeurs :  ALERTE, l'ACO, ATD-Quart Monde, Atout Différence, le Centre de recherche et d'action sociales (CERAS), le GRED La Défense, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), le MRJC, le Pacte civique, Démocratie et Spiritualité (D&S), Participation et fraternité, le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNC), le Secours Catholique (SCCF), les Semaines Sociales de France (SSF), Le 7e Lieu, Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD), l'Union nationale des acteurs de parrainage de proximité (UNAPP) et Visemploi.
 

Le pilotage du collectif est assuré par le Comité chrétien de solidarité avec les chômeurs qui en a confié l’animation à François Soulage, ancien président du CCSC, du collectif Alerte et du Secours Catholique.