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Après l’UNSA, la CGT s’alarme à son tour sur l’avenir des cantines du personnel de la Mairie de Paris
L’ASPP, la structure en charge de la restauration collective, accuserait un déficit de 845 000 euros.
La Mairie de Paris compte-t-elle bientôt fermer des cantines destinées à son personnel pour pouvoir se renflouer ? C’est en tout cas la question que se pose la CGT, qui a lancé une pétition « pour que tous le personnel travaillant au service la collectivité parisienne, quels que soient les horaires de travail ou les fonctions de chacun puisse avoir accès à une restauration collective digne de ce nom ».
Il faut dire que la période est on ne peut plus délicate pour l’ASPP, structure entièrement financée et contrôlée par la Mairie de Paris, chargée de gérer les services de restauration collective pour les agents municipaux et qui accuse un trou béant après les premières révélations du syndicat UNSA. « Fin mai, le compte bancaire de l’association est débiteur de 407 000 €. Si rien n’est fait, l’ASPP risque ainsi d’être en cessation de paiement courant novembre 2014, avec un solde débiteur de l’ordre de 800 000 € », affirme le syndicat sur son site.
Prédiction d'autres fermetures
De son côté la CGT, qui confirme les pertes de l’association, va plus loin puisque, selon elle, « on annonce d’ores et déjà un déficit de 845 000 euros pour 2014 », un chiffre encore supérieur aux estimations de l’UNSA.
Les comptes de l’ASPP risquent d’ailleurs de ne guère s’améliorer car la subvention municipale est calculée, semble-t-il, sur le nombre d’agents qui vont déjeuner dans les cantines municipales. Or la fréquentation est en baisse régulière. Une situation qui, pour la CGT, s’explique : « depuis 2009, les fermetures de restaurants de proximité, qui accueillaient notamment les employés les plus modestes, n’ont pas été compensées. Pire encore, aucune ouverture de restaurants dans les arrondissements populaires à forte présence d'agents n’a été envisagée. Au contraire, certains prédisent d’autres fermetures de cantines ».
Le problème est que si la fréquentation baisse, les coûts fixes ont plutôt tendance à augmenter mettant inexorablement les comptes de l’ASPP dans le rouge. La participation de la Mairie de Paris dans les œuvres sociales (ASPP + AGOSPAP) est insignifiante puisqu'elle ne représente que 0,5 % de la masse salariale de la ville quand, dans le secteur privé, la participation d’une société en faveur de son comité d’entreprise représente généralement 1 % ou plus de sa masse salariale. C’est pourquoi les syndicats demandent que la mairie porte sa subvention globale à 0,7 %.
Pour le moment, l’équipe dirigée par Anne Hidalgo se trouve dans une position assez mergitur car elle n’a pas démenti les accusations des syndicats, alors qu’elle n’hésite généralement pas à envoyer des communiqués sur les messageries internes à tout bout de champ, preuve d’un certain embarras. Voire d’un embarras certain ?