C'est par ce beau vendredi de printemps, que la maison sursaute en apprenant d'abord par Le Figaro puis par Les Échos que Canal+ va se lancer dans la télévision gratuite avec une nouvelle chaîne en clair, dès novembre prochain.

Quand Le Figaro fait office de comité d’entreprise…

Aucune information des instances représentatives du personnel n’a précédé ce déferlement médiatique. Pourtant, la veille, un comité d'entreprise ordinaire était convoqué. Mais à aucun moment le sujet n'a été abordé.

C’est en lisant les journaux de ce vendredi 25 mars ou en écoutant Europe 1, que l’on comprend que tout est déjà bien calé. Bertrand Meheut affirme : « Nous serons prêts à émettre dès novembre prochain... Cette chaîne sera centrée sur le cinéma, la création originale et même du sport (...) Un budget de 100 millions d'euros (...) une chaîne généraliste ambitieuse avec une ligne éditoriale très qualitative... ».

Bref, il n'y a plus qu’à passer les annonces pour embaucher le personnel et le projet est bouclé. Enfin presque, car il reste quelques écueils à franchir, notamment du côté de Bruxelles ou de l'Élysée.

Cette annonce a immédiatement circulé dans l'entreprise, provoquant de nombreux débats et interrogations, et d’abord d’une vive réaction des élus et des représentants du personnel, outrés d’être ainsi mis devant le fait accompli.

Car il s’agit bien d’une nouvelle stratégie encore inexpliquée aux instances représentatives du personnel. Ce qui aurait dû être, dans une entreprise normalement organisée, un préalable et une obligation.

Une fois encore, ces méthodes ne font que raviver quelques tensions sur le front social, alors que la situation est loin d'être sereine.

Mais une fois de plus, nous sommes contraints d’affirmer que la réussite de tels projets ne saurait être assurée qu'avec les salariés du groupe, et pas à côté d'eux ou contre eux.
Malheureusement, en négligeant le CE de Canal+, la direction renforce le sentiment de défiance vis-à-vis des salariés et de son encadrement. Une fois encore, et comme depuis longtemps, la dimension humaine n'est plus une préoccupation première, mais très secondaire...

Dans cette période d’incertitude et d’inquiétude croissantes, le respect des règles sociales et au-delà, le respect des salariés, seront les meilleurs gages pour une réussite commune.

Le bien-être dans notre entreprise ne saurait se résumer à l’argent distribué au titre de la participation. Il y faut un peu plus, et ce petit plus se fait tellement attendre…