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Accord de compétitivité France : un an après sa signature, Renault est en ligne pour atteindre ses engagements
Grâce à la mise en place de mesures concrètes, des gains de compétitivité ont déjà été enregistrés au cours de cette première année. Renault est en trajectoire pour atteindre 500 millions d’euros d’économie en 2016.
Marie-Françoise Damesin, DRH du groupe Renault :
« Avec cet accord, nous avons fait le choix de conserver notre activité en France, en explorant des voies nouvelles pour améliorer notre compétitivité. Un an après, le bilan est positif : des gains de compétitivité ont d’ores et déjà été acquis et des garanties d’activité ont pu être données, notamment avec la décision de Nissan de produire 132 000 Micra à Flins à partir de 2016. À quelques jours de la semaine de l'industrie en France, ce premier jalon est un signe de dynamisme très encourageant. Il montre que la conjugaison d’une volonté, du dialogue social et de l’innovation peut rendre notre industrie plus compétitive, performante et attractive. »
Rappel des principaux engagements de l’accord :
- Maintenir en France les sites industriels et les activités cœur de métier de l’ingénierie, du commerce et du tertiaire.
- Développer l’activité des usines françaises d’ici 2016, en assurant une activité minimum de 710 000 véhicules en France.
- Maintenir, voire développer les activités des sites mécaniques et logistiques en France.
- Ajuster les effectifs sans recourir à un plan de sauvegarde de l’emploi ni à un plan de départs volontaires, par le non-remplacement de 7 500 postes à l’horizon 2016.
- Dans la deuxième période de l’accord, recruter 760 personnes en CDI, ciblées sur les compétences critiques (sous réserve que les départs prévus soient bien en trajectoire avec l’engagement).
Premier levier « activité et emploi »
Renault est sur la bonne trajectoire, tant du point de vue du développement de l’activité que du point de vue de l’ajustement des effectifs.
Activité. Plusieurs décisions positives ont été prises, permettant de donner une visibilité claire sur l’activité en France au-delà de 2016. Nissan a choisi de confier à Renault la fabrication de 132 000 Micra en 2016. L’usine de Cléon s’est vue affecter la production de 65 000 boîtes de vitesses J, auparavant produites au Portugal. Renault a également investi 10 millions d'euros pour augmenter la capacité de production de l’usine de Batilly et 30 millions d’euros à la Fonderie de Bretagne pour pérenniser l’activité.
Emploi. Pour ajuster les effectifs au niveau d’activité, Renault a prorogé et élargi son accord de « gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences » dont les mesures incitatives ont permis d’augmenter le nombre de départs, conformément aux engagements de l’accord. En 2013, 80 % des départs étaient liés à des retraites et des dispenses d’activité. Si les départs se poursuivent sur le même rythme, l’entreprise sera en mesure de recruter des compétences critiques au cours de la seconde période de l’accord.
Organisation. Le fonctionnement des sites industriels autour de deux pôles régionaux (« nord-est » et « ouest ») a été présenté le 26 mars dernier. La mutualisation des activités qui ne sont pas en lien direct avec l’activité quotidienne de production devrait se mettre en place à compter du 1er juin 2014. À la clef, des économies d’échelle, une plus grande efficacité, une qualité de service assurée et un plus haut niveau de compétences pour les salariés concernés.
Soutien à la filière. Au-delà des frontières de l’entreprise, Renault s’implique fortement dans le développement de la filière automobile en France, à la fois au sein de la plate-forme automobile et dans les projets de soutien aux entreprises ou de recherche avec, par exemple, le projet de mise en place d’une chaire sur les systèmes d’éclairage embarqués.
Deuxième levier « développement social » : trois chantiers en cours
Qualité de vie au travail. Piloté au plus haut niveau de l’entreprise, un plan d’actions sur la sécurité et la santé au travail a été mis en place début 2014. Il a l’objectif de positionner l’entreprise au meilleur niveau de l’industrie. En France, Renault mène également une expérimentation avec une équipe de chercheurs du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) centrée sur les notions de « travail bien fait » et de « fierté au travail » pour contribuer à l’amélioration de la santé des personnes. Démarrée à l’usine de Flins, l’expérience de terrain se poursuit au Technocentre.
Complémentaire de santé. Renault a formé ses partenaires sociaux en vue des négociations sur la mise en œuvre de la couverture complémentaire de santé qui vont démarrer prochainement. Formation Renault ouvre cette année un nouveau chantier : la refonte de son offre de formation interne, pour la rendre à la fois plus attractive et plus efficace.
Troisième levier : « temps de travail »
L’harmonisation des organisations du temps de travail a été effectuée. Toutes les mesures prévues par l’accord ont été mises en œuvre : réalignement du temps de travail effectif sur la référence légale de 35 heures hebdomadaires dans l’ensemble des sites (en moyenne + 6,5 %), intégration de la formation dans le temps de travail et plafonnement du nombre du nombre de jours de congés capitalisables.
Quatrième levier : « rémunération »
Un accord salarial et un accord d’intéressement pour 3 ans
Politique salariale. Renault a signé avec deux organisations syndicales un accord sur les salaires pour l’année 2014. Cet accord salarial annuel, le premier depuis 5 ans, est conforme à l’engagement de modération salariale de l’accord du 13 mars 2013 et démontre la bonne compréhension du contexte économique et des enjeux de la compétitivité par les partenaires sociaux.
Intéressement. Parallèlement, Renault a fait évoluer son accord d’intéressement pour les années 2014-2016. En augmentant à la fois le montant de la part uniforme versée à l’ensemble des collaborateurs et celui distribué dès que la marge opérationnelle dépasse 3 %, Renault a tenu son engagement de mieux associer les collaborateurs aux résultats de l’entreprise et ce, de façon solidaire. En 2014, la prime d’intéressement perçue par les salariés a doublé par rapport à 2013.
Si elle est particulièrement cruciale en France, compte tenu de la baisse du marché européen et de l’ampleur des coûts fixes, la recherche de compétitivité se décline dans chaque pays où le groupe est implanté. L’Espagne a ouvert le chemin des accords de compétitivité dès 2010. En Corée, un accord portant sur les salaires, le temps de travail et l’activité de l’usine de Busan a également été signé en juillet 2013.