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14 / 05 / 2012 | 17 vues
Denis Garnier / Membre
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Vivre plus longtemps, en mauvaise santé...

L’espérance de vie est devenue un indicateur du progrès par de nombreux observateurs. C’est même sur cette base que le précédent gouvernement a fondé son argumentaire pour réformer le système de retraite. Est-ce vraiment le bon thermomètre ?

Rappelez-vous : « Les Français vivent plus longtemps, il est donc normal qu’ils travaillent plus longtemps ». L’âge « normal » du départ à la retraite a ainsi été repoussé de 60 à 62 ans.

Mais les observations plus précises permettent de contester cette évidente démonstration.

Les derniers chiffres de l’espérance de vie sans incapacité, c'est-à-dire en quasi bonne santé, sont en nette régression. Ainsi, selon Eurostat, entre 2008 et 2010, l’espérance de vivre sans perte de capacités physiques ou mentales est passée de 64,6 ans à 63,5 pour les femmes et de 62,7 à 61,9 pour les hommes.


En deux ans seulement, l’état de santé de la population s’est fortement dégradé. Les causes sont connues. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé est le résultat d’un bien-être affectif, sanitaire, nutritionnel, social et culturel. Le diagnostic est édifiant. La France est malade de ses choix passés.

 

  • Dans les faits, les femmes qui partent à la retraite à 62 ans (après 166 trimestres)  pourront espérer vivre en bonne santé pendant 18 mois. Quant aux hommes, ils termineront leur vie professionnelle en état d’invalidité. Compte tenu de la durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein et de la dégradation des conditions de vie en bonne santé, la quasi-totalité des travailleurs d’aujourd’hui intègreront le statut de retraités en mauvaise santé.

Déjà la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (agents de la fonction publique territoriale et hospitalière) connaît une forte progression des agents qui partent en invalidité. Les économies réalisées sur les retraites sont anéanties par l’augmentation des dépenses de santé.

Non seulement le travail use, mais de plus, les victimes devront payer l’addition !

Il est temps de revenir à des principes de réalités.

Si l’objectif d’une politique est de réduire les dépenses il est donc nécessaire d’investir dans une véritable politique de santé publique.
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