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26 / 12 / 2014 | 60 vues
Floréal Pinos / Membre
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Vinci Autoroutes : la dégradation de l'emploi continue

Une fois de plus, l’année s’achève sur une nouvelle baisse des effectifs de Vinci Autoroutes (ex-Autoroutes du Sud de la France). Cette destruction des emplois est chaque fois supérieure à celle de l’année précédente. Désormais, ce n’est plus l’automatisation qui doit être pointée du doigt. En effet, alors qu’elle est aujourd’hui à son maximum (98 % des transactions au péage sont traitées par voie automatique), l’année 2014 va subir une chute d’effectifs sans précédent.

Curieux parallèle, les ruptures conventionnelles atteignent, elles, un niveau encore jamais connu dans l’entreprise.

Ce constat est particulièrement anxiogène quand on y associe la faiblesse effarante du niveau d’embauche. Si nous pouvions espérer que le chiffre dramatiquement bas de 14 embauches en 2013 soit un plancher infranchissable, nous pouvons craindre le pire en 2014, puisque il y a eu seulement 12 embauches fin novembre !

L’entreprise essaie de donner le change et de se draper de vertu. Ainsi, nous voyons fleurir ici ou là de savants exercices de communication comme celui effectué récemment sur la direction régionale de Provence-Camargue. Vinci Autoroutes y affirme son « implication pour les quartiers en difficulté », rappelant qu’en 2013, « 40 grandes entreprises s’étaient engagées à favoriser l’accès à l’emploi pour les habitants des quartiers prioritaires ».

Comment ne pas se réjouir de ce genre d’initiatives, qui voient des entreprises faire preuve de citoyenneté et d’exemplarité en œuvrant pour essayer d’endiguer le chômage de masse que connaît notre pays ?

Sauf que concernant Vinci Autoroutes, ces ambitions sont en réalité beaucoup plus mesurées. Elles affirment ainsi « ouvrir les portes de l’entreprise, accueillir des jeunes en difficulté à l’occasion de visites organisées, parrainer des demandeurs d’emplois ou encore construire des ponts entre l’entreprise et les quartiers prioritaires ». Mais où sont les embauches ? Ce ne sont pas les quelques contrats de professionnalisation conclus qui vont donner le change. Vinci Autoroutes doit aller bien plus loin car il y a de réels besoins.

La CFDT affirme que ces intentions ne seront louables et crédibles que le jour où elles se traduiront concrètement par des embauches.

Comment ne pas s’interroger sur les intentions réelles de ce genre d’initiatives à caractère social et sociétal quand on tourne en même temps le dos aux CDI et à toute forme de CDD ?

Voilà pourtant deux moyens concrets de permettre à ceux qui sont privés d’emploi de mettre concrètement un pied dans le monde du travail et de s’y intégrer durablement.

Alors que les sociétés d’autoroutes sont dans l’œil du cyclone, elles ont aujourd’hui une formidable occasion de montrer qu’elles peuvent, elles aussi, s’inscrire dans une démarche citoyenne en relançant une politique d’embauche digne de ce nom. C’est en ce sens que la CFDT Autoroutes revendique l’intégration d’un volet social ambitieux dans les futurs contrats qui seront passés entre l’État et les sociétés concessionnaires d’autoroutes.

À défaut, tous ces beaux discours ne feront qu’entacher encore un peu plus la crédibilité de Vinci Autoroutes, déjà passablement écornée par des actes à contre-courant de ses discours.

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