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Tefal : la réforme de l’inspection du travail aurait-elle pu éviter le procès de l'inspectrice ?
C’est le 16 octobre dernier que l’inspectrice du travail qui était en charge de l'usine Tefal de Rumilly (Haute-Savoie) comparaissait pour « recel » et « violation du secret professionnel ».
Ce sont les conditions de diffusion à l’air libre en 2013 des correspondances entre la DRH du site et la direction départementale du travail qui ont été débattues et pas la stratégie d’influence orchestrée par Tefal auprès du directeur départemental du travail pour qu’il fasse « le ménage » en retirant le dossier à l’inspectrice du travail…
Si l’ensemble des syndicats de l’inspection du travail contestent ce procès, il y a deux camps.
En première ligne, on trouve la CGT, FO, la FSU, SUD et le CNT qui manifestaient le 16 octobre devant le tribunal correctionnel d’Annecy.
Un front syndical opposé à la dernière réforme de l’inspection du travail qui a commencé à se mettre concrètement en place en juillet 2014. 219 responsables d’unités de contrôle (ou RUC) ont été nommés par les directeurs régionaux des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE). Des RUC qui dirigent des équipes de 8 à 12 agents de contrôles avec une nouvelle approche collective des sanctions et du conseil…
Les opposants y voient « une remise en cause de l’autonomie et de l’indépendance des agents » tandis que la CFDT et l’UNSA qui accompagnent la réforme considèrent au contraire que l’organisation qui se met en place « améliore les conditions de travail » en permettant aux agents de contrôle de « dialoguer avec leur hiérarchie ».
Manifestement, les conditions du dialogue n’étaient pas là en 2013 entre l’inspectrice du travail et le directeur départemental du travail de Haute-Savoie.
Pour en savoir plus sur la réforme, lisez notre décryptage > Qui sont les nouveaux managers de l’inspection du travail ?