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Souffrance au travail à la Ville de Paris : le rapport choc
C’est une première à la Ville de Paris : la remise officielle d’un rapport d’enquête sur la souffrance au travail à la direction des affaires culturelles lors d’un comité d'hygiène et sécurité (CHSCT) présidé par le premier adjoint, Bruno Julliard en personne. Un rapport choc ! « En effet, jamais un rapport n’avait dénoncé une situation aussi préoccupante au regard de risques psycho-sociaux avérés », affirme d’ailleurs le syndicat UNSA des attachés d’administration dans un communiqué publié sur son site.
Le rapport d’enquête, « d’une remarquable qualité tant du point de vue du travail accompli que de la déontologie » selon tous les observateurs, est en effet accablant sur les méthodes managériales en cours à la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris. La déflagration a eu lieu au cœur du système puisque des cadres de catégorie A et B, tous proches de la direction au sens large, ont tenu à témoigner de leur souffrance au travail « évoquant des risques psychosociaux liés à la fois à l’organisation du travail et au management ».
Il est vrai que cette enquête, menée conjointement par une élue de la CGT et une psychologue clinicienne du travail, fait froid dans le dos. « Le management est ressenti comme humiliant, infantilisant, voire maltraitant ; ils évoquent la déshumanisation de l’environnement de travail, le climat de défiance qui règne dans la direction et l’absence d’accompagnement au changement », dénoncent ainsi ceux qui ont eu accès au rapport. Autre éléments pointés par l’enquête : « les agents font état d’une grande rigidité organisationnelle, d’outils inopérants, de processus instables, d’une charge de travail toujours plus accrue, intensifiée par le sentiment d’être perpétuellement dans l’urgence ». Bref, on est loin du paradis socialiste à la mairie de Paris, laquelle est pourtant dirigée par une ancienne inspectrice du travail, Anne Hidalgo.
De son côté, Bruno Julliard a lui-même reconnu que ce rapport illustre des difficultés réelles de fonctionnement de cette direction dont il a la tutelle et s’est ainsi engagé « à ce que la parole recueillie ne tombe pas dans l’oubli ». Un Bruno Julliard pourtant loin d’être innocent dans l’histoire puisque la CGT culture a aussi pointé les pressions exercées « par les cabinets des élus » (lire ici).
Néanmoins, devant la gravité de cette situation, la mairie de Paris (usqu’au plus haut niveau de son administration), a bien été obligée d’admettre qu’un tel rapport « appelle des changements organisationnels d’importance » avec pour commencer la mise en place « d’un plan d’action » sous le contrôle du CHSCT. Une promesse qui, pour le moment, laissent dubitatifs les partenaires sociaux car, dans le même temps, Bruno Julliard, droit dans ses bottes, affirme qu’il continuera de suivre le programme fixé par Anne Hidalgo dans sa feuille de route. Celui même qui vient de révéler qu’elle était génératrice de souffrance au travail pour nombre de cadres de la direction des affaires culturelles.
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