Organisations
Snecma ne considèrent plus les heures d'inactivitées comme du temps de travail
Le 11 mai 2005, Snecma a été privatisé. Jusqu'alors les baisses de charge passaient inaperçues pour tous les salariés de l’entreprise. A l’exception de quelques salariés, que l’on déplaçait ou détachait ça et là sans faire de vagues, ceux qui n’avaient pas de charge de travail imputaientt comme temps de travail, des heures d’inactivités.
Etait-ce un bon ou mauvais système de gestion de l’entreprise ? Etait-ce un bon ou mauvais système de gestion de l’entreprise ? Il ne nous appartient pas ici d’en juger. Toujours est-il que ce système semble aujourd’hui prendre fin avec les pratiques comparables à celles de grandes entreprises industrielles du CAC 40. Faut-il s’en plaindre ou s’en réjouir ? La CFTC fait le même constat que bon nombre de salariés de l’entreprise, ceux-ci n’étant pas encore assez conscients de l’étendu de ce que ce changement va entrainer comme conséquences pour eux-mêmes ainsi que pour leurs familles.
Quant aux syndicats, doivent-ils continuer à faire comme si de rien n’était ? Continuer à tenir un langage auquel eux-mêmes ne doivent pas tellement croire, lorsqu’on les voit dans le rôle de « Patrons gestionnaires des CE » dans la gestion des œuvres sociales ?
Appeler à la grève pour défendre le principe d’être payé en heures d’inactivité, alors que dans des services à coté, à deux pas de son propre bureau, peut être encore à moins de 10 kilomètres, il y a du travail parfaitement compatible avec ses compétences ? Ceci sous prétexte qu’il faut faire payer les actionnaires, prendre aux riches, qui s’en mettraient plein les poches… ?
C’est à ces réflexions et analyses auxquelles la CFTC Snecma invite tous les salariés de Snecma comme de toutes les sociétés du groupe à participer. Car, nous entrons dans une zone de turbulence que nous n’avons encore jamais connue depuis la création de Snecma en 1945. Et il vaut mieux être intellectuellement et moralement prêt pour ne pas être pris au dépourvu dans nos réponses face à de telles évolutions.
Charge de travail à la baisse
Vendredi 12 décembre 2008, s’est déroulée au siège Courcouronnes, la 16ème réunion du CCE Snecma de l’année. C’est au cours de cette réunion, la dernière de l’année que la situation de l’entreprise a été présentée aux membres du CCE.
Les prévisions 2009 présentées lors des précédentes réunions de CCE, montrent une baisse tous moteurs confondus, de -190 unités. Ces baisses génèrent selon la Direction des surcapacités dans les usines d’Evry-Corbeil, de Gennevillers et du Creusot. La DI (Direction Industrielle) les a estimées à 141.000 heures en 2009 et la Direction des Moteurs Civils, à 56.000 heures en 2009.
Quant à l’impact 2009 de la grève Boeing, redémarrage des usines d’assemblage d’avions compris, la DG l’estime à une perte définitive de 134 moteurs qui génère des baisses de charges aussi bien à la DI qu’au montage et essais, que ces directions ont estimées à 125.000 heures pour la DI et 30.000 heures pour KM (compris dans les 141.000 heures et les 56.000 heures indiquées ci-dessus.
Premières mesures d’adaptation
Les directions concernées, DI et Montage/essais ont exposé les premières mesures qui ont déjà été prises :
- Arrêt complet du recours au travail temporaire dans les secteurs concernés (intérim et CDD)
- Arrêt des heures Supplémentaires, hors situations d’urgence
- Rapatriement de charge avec le détachement de 6 monteurs à Snecma Services
- Pour l’ensemble de la DI, prise de 3 jours JRTTe, la 2ème quinzaine janvier 2009
- Pour le montage civil, 2 jours JRTTe à prendre sur le premier trimestre 2009.
Selon la DI et le montage, ces mesures restent insuffisantes. Ils prévoient d’ores et déjà des mesures d’adaptation complémentaires faisant appel à de :
- La mobilité géographique et/ou professionnelle pour la DI
- Des détachements envisagés, de l’ordre de 24 monteurs vers Snecma Vernon, Hispano-Suiza, Snecma Services, SPS…, pour le montage Civil.
Ces mesures étant toutes, basées sur le double volontariat. Le Directeur Industriel a bien précisé que le rapatriement de la charge ne pourra se faire que dans des secteurs donnés, pour les raisons de compétitivité. Ce rapatriement de charge est conditionné à la réussite des mobilités au sein de la DI.
Les perspectives
Déclinaison de ces diverses mesures au sein des Comités Locaux d’Etablissement en semaine 51. Un nouveau point de situation sera réalisé début 2009 pour analyser :
- l’évolution des programmes;
- l’état des mobilités réalisées;
- les éventuelles mesures complémentaires à envisager.
L’impact total de la grève Boeing est de 12 semaines. Le Directeur Industriel de Snecma a confirmé que pendant la fermeture de fin d’année, du 18/12/2008 au 7/01/2009, seul le personnel chargé des opérations de maintenance sera appelé à travailler dans les usines de Snecma. Le chantier de l’usine du Mexique est déplacé dans le temps, mais n’est pas arrêté. Le principe de cette usine au Mexique étant de contribuer à désensibiliser Snecma des effets du Dollar.