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09 / 01 / 2015 | 3 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Sélection des administrateurs civils : vers plus d'exigences de cohérence et d'originalité

Comme chaque année, le comité de sélection interministériel chargé de l'établissement de la liste d'aptitude à l'emploi d'administrateur civil fait part de ses réflexions, observations, commentaires et suggestions au sujet de la sélection 2014.

Au-delà des observations générales à la phase d'admissibilité et d'admission et l'exercice de la RAEP (reconnaissance des acquis de l'expérience professionnelle) qui se traduit dans la rédaction par les candidats d'un document descriptif de réalisation professionnelle, le rapport fournit quelques éléments chiffrés intéressants.

Sur 340 candidatures examinées, 75 dossiers ont été sélectionnés à la phase d'admissibilité mais le rapport souligne qu'un effort d'harmonisation et de clarification devrait être fait pour la présentation et la lisibilité des CV.

Mais le plus important réside dans les observations spécifiques à la phase d'admission qui soulignent, entre autres, sans complaisance, que :
  • la présentation personnelle est devenue totalement stéréotypée. Près de 80 % des candidats ont fait une présentation sur les trois « fils rouges », « grands axes » ou « pôles » de leur carrière dont les caractéristiques étaient quasi identiques d'un candidat à l'autre (goût de la mise en œuvre des réformes, management, exercice des responsabilités...) ;
  • alors que la présentation personnelle est un espace que devrait gérer à sa main le candidat devant le jury, elle est devenue un rituel sans saveur qui, de fait, neutralise les 5 ou 6 minutes qui lui sont consacrées.

S'il est reconnu que « les prestations orales ont été de bonne qualité étant souligné que la capacité de gérer son stress fait partie des qualités qui sont exigées de la part d'un fonctionnaire d'autorité », le comité de sélection formule de façon très claires nombre de points qui ne manqueront pas de retenir l'attention.

À cet égard, il relève :

  • l'exigence de concision dans les réponses qui, lorsqu'elle n'est pas respectée, laisse le jury avec le sentiment désagréable que le candidat veut gagner du temps ou qu'il n'est pas en capacité de s'en tenir à l'essentiel ;
  • l'exigence de cohérence : le « jeu » de l'oral consiste pour le candidat à essayer de tendre des perches appelant de la part du jury des questions portant sur le thème évoqué. Or, à la surprise du jury, bien des candidats se sont piégés eux-mêmes en tendant des perches qu'ils ne maîtrisaient pas, y compris sur des points élémentaires ;
  • l'exigence d'originalité :beaucoup de questions posées (voire la plupart) n'appellent pas de la part du candidat une réponse formatée. Elles tendent à vérifier si le candidat a des connaissances sur des sujets administratifs extérieurs et s'il est en capacité de construire rapidement un raisonnement argumenté, construit et personnel tout en respectant l'exigence de concision. Le candidat doit être à même de faire valoir sa personnalité et sa capacité à présenter un point de vue. Or, le jury a souvent eu le sentiment que le candidat pensait qu'il existait, dans l'esprit du jury, une réponse toute faite et neutre et que le but de l'exercice était de s'approcher au plus près de cette réponse. 

Le détail du rapport.

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