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Santé au travail : le syndicat SUD et la RATP ne sont pas sur la même longueur d’onde
Les efffets des ondes électromagnétiques sur la santé des salariés continue d’opposer syndicats et employeurs. Souvenons-nous des débats engagés à la Mairie de Paris après le déploiement des bornes wi-fi dans les bibliothèques municipales. Une « conférence de citoyens » organisée pour l’occasion avait d’ailleurs recommandé de limiter au maximum l’exposition aux champs électromagnétiques dans les bâtiments publics.Cette recommandation est toutefois restée lettre morte jusqu’à présent.
Aujourd’hui, la confrontation a lieu à la RATP. La régie des transports parisiens et les partenaires sociaux ne sont pas d’accord sur le seuil limite d’exposition. « Les normes sont dépassées et présentent un risque sanitaire », estime le syndicat SUD, soutenu par l'association Robin des toits dans un communiqué commun. Il est vrai que les normes officielles sont désormais tellement obsolètes qu'elles ont été remises en cause par le Parlement européen.
Le syndicat SUD a donc tenté de procéder à des relevés du rayonnement du champ électromagnétique par un organisme indépendant, dans les stations du métro parisien. Celui-ci s'est vu interdire l'accès par la direction. La demande d’expertise du syndicat est contestée par la RATP qui a saisi le Tribunal de Grande Instance, a-t-on appris dans le même communiqué.
Les salariés de la RATP sont pourtant particulièrement exposés aux ondes électromagnétiques depuis plusieurs années maintenant. Il y a d’abord eu l’installation massive de mini-antennes relais dans les tunnels et les stations du métro parisien pour permettre à tous les usagers de pouvoir téléphoner sans entrave. C’est maintenant le développement des technologies 3 G, avec l’installation d’antennes plus puissantes qui est remis en cause par les représentants du personnel au comité hygiène et sécurité. Les personnels de la RATP demandent à leur employeur d’appliquer le principe de précaution, d’autant plus qu’ils travaillent en sous-sol et que les conducteurs de rame ne peuvent échapper à ce véritable brouillard électromagnétique, eux dont les cabines font littéralement office de « cage de Faraday ». Cette demande est pourtant rejetée par la RATP.
En quelques années, la connaissance scientifique sur la question a cependant beaucoup évolué : le phénomène de syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (marque des personnes qui se déclarent éléctrosensibles) a été reconnu par l’Agence de Sécurité Sanitaire (ANSES). Celle-ci recommande de réduire fortement l’exposition du public. Quand à l’OMS, elle a classé l’année dernière les ondes comme potentiellement cancérigènes.
Les risques sur la santé liés aux technologies émergentes sont désormais bien intégrés par une opinion publique de plus en plus sensible aux questions d’environnement. Il est donc logique que les syndicats s’en emparent à leur tour.
La RATP et le syndicat SUD se sont retrouvés devant le tribunal le 22 janvier pour autoriser ou non la venue des experts réclamés par le syndicat. Ce n'est probabement que la première étape d'un long combat. On n’a en tout cas pas fini de voir les représentants du personnel s’emparer de cette question de santé au travail.
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